mercredi 16 septembre 2009

Voulait-on VRAIMENT Charest là ?

Le Moulin à paroles a eu lieu, aucune explosion à déclarer, merci beaucoup. Sauf, peut-être, celle de la volonté. Celle, endormie au fond des coeurs depuis 1995, du courage de s'affranchir de l'occupant britannique toujours présent mentalement ET physiquement. 

Les Québécois qui se seront rendus sur le site du Moulin (dont je fus) ont pu se faire rappeler tous les évènements, tous les textes importants, toutes les choses qui font que nous sommes différents des canadians. Après tout, "Je me souviens" doit bien vouloir dire quelque chose, non ?

Il est apparu évident pour toutes les oreilles que peu importe la nature ou l'auteur du texte lu, cet évènement se voulait un appel à la fibre nationaliste québécoise. Non, canadienne-française. Aucun Québécois digne de ce nom ne peut entendre les horreurs de Lord Durham et hocher de la tête en accord. Pas plus avec les mots hypocrites et assassins de P.E. Trudeau. Il faut comprendre sous cet éclairage que notre premier ministre ne se sentait pas confortable de partager la scène avec des gens qui, eux, veulent RÉELLEMENT réaliser pleinement le potentiel du Québec. Il ne se sentait pas comme faisant partie de notre équipe. Avec raison, d'ailleurs. 

Comme décision stratégique, avoir refusé d'y aller c'est assez faible, et encore plus d'avoir coupé le financement, mais il faut voir comment il aurait été accueilli, devant autant de militants s'étant faits réveillés le "canayen". 

Certaines des chansons les plus refoulés de notre inconscient collectif comme "Un canadien errant" ont réussi à arracher quelques larmes dans la foule. Les lettres de Chevalier de Lorimier se sont révélées d'une grande pertinence, même en 2009. Les doléances des habitants d'il y a un siècle pourraient encore être revendiquées aujourd'hui. Les descriptions de Champlain du territoire québécois n'ont rien perdu de leur vivacité, ni de leur pouvoir évocateur. 

Aujourd'hui, l'anglais est enseigné aux élèves dès la première année. Montréal perd son français comme un iceberg perd des flancs de glace. Notre histoire s'est fait bafoué et stérilisée dans les livres d'histoire, que moins en moins d'étudiants étudient. La culture qui a fait de nous des survivants s'américanise et s'abêtit. Je sais, c'est un pléonasme. 

Il est minuit et cinq pour le peuple Québécois, comme quelqu'un a dit. Il faut se donner les outils et se donner la force de s'en servir. Il nous faut une constitution. Il nous faut rallier l'opinion du plus grand nombre de Québécois. Il nous faut rallier l'appui des pays francophones. Il nous faut une stratégie pour affronter l'armée canadienne lorsque le chef du Cadena nous lancera ses sbires (en doutez-vous ?) Il nous faut éviter les écueils des constitutionnalistes canadian qui mentent, trichent et volent en plein jour.

L'information est notre arme la plus redoutable. Parlez à vos collègues, parlez à vos amis, parlez à tout le monde des bienfaits de l'indépendance. 

Nous vaincrons !

mardi 8 septembre 2009

Moulin à paroles, souffle !

Parce que... juste parce que. Voici le manifeste du FLQ qui sera lu pendant l'évènement du Moulin à parole qui se tiendra du 12 au 13 septembre sur les Plaines d'Abraham:


Le Front de libération du Québec n’est pas le messie, ni un Robin des bois des temps modernes.
C’est un regroupement de travailleurs québécois qui sont décidés à tout mettre en œuvre pour que le peuple du Québec prenne définitivement en mains son destin.

Le Front de libération du Québec veut l’indépendance totale des Québécois, réunis dans une société libre et purgée à jamais de sa clique de requins voraces, les « big boss » patronneux et leurs valets qui ont fait du Québec leur chasse-gardée du cheap labor et de l’exploitation sans scrupule.

Le Front de libération du Québec n’est pas un mouvement d’agression, mais la réponse à une agression, celle organisée par la haute finance par l’entremise des marionnettes des gouvernements fédéral et provincial (le show de la Brinks, le bill 63, la carte électorale, la taxe dite de « progrès social », Power Corporation, l’assurance-médecins, les gars de Lapalme …).

Le Front de libération du Québec s’autofinance d’impôts volontaires prélevés à même les entreprises d’exploitation des ouvriers (banques, compagnies de finance, etc.).
«Les puissances d’argent du statu quo, la plupart des tuteurs traditionnels de notre peuple, ont obtenu la réaction qu’ils espéraient, le recul plutôt qu’un changement pour lequel nous avons travaillé comme jamais; pour lequel on va continuer à travailler.» - René Lévesque, 29 avril 1970.

La « democracy » des riches

Nous avons cru un moment qu’il valait la peine de canaliser nos énergies, nos impatiences comme le dit si bien René Lévesque, dans le Parti Québécois, mais la victoire libérale montre bien que ce qu’on appelle démocratie au Québec n’est en fait et depuis toujours que la « democracy » des riches. La victoire du Parti Libéral en ce sens n’est en fait que la victoire des faiseurs d’élections Simard-Cotroni.
En conséquence, le parlementarisme britannique, c’est bien fini et le Front de libération du Québec ne se laissera jamais distraire par les miettes électorales que les capitalistes anglo-saxons lancent dans la basse-cour québécoise à tous les quatre ans. Nombre de Québécois ont compris et ils vont agir. Bourassa dans l’année qui vient va prendre de la maturité: 100 000 travailleurs révolutionnaires organisés et armés!

Oui, il y en a des raisons à la victoire libérale. Oui, il y en a des raisons à la pauvreté, au chômage, aux taudis, au fait que vous M. Bergeron de la rue Visitation et aussi vous M. Legendre de Ville de Laval, qui gagnez 10 000 dollars par année, vous ne vous sentiez pas libres en notre pays le Québec.

Oui, il y en a des raisons, et les gars de la Lord les connaissent, les pêcheurs de la Gaspésie, les travailleurs de la Côte Nord, les mineurs de la Iron Ore, de Quebec Cartier Mining, de la Noranda les connaissent eux aussi ces raisons. Et les braves travailleurs de Cabano que l’on a tenté de fourrer une fois de plus en savent des tas de raisons.

Les « vaisseaux d’or »

Oui, il y en a des raisons pour que vous, M. Tremblay de la rue Panet et vous, M. Cloutier qui travaillez dans la construction à St-Jérôme, vous ne puissiez vous payer des « vaisseaux d’or » avec de la belle zizique et tout le fling flang comme l’a fait Drapeau l’aristocrate, celui qui se préoccupe tellement des taudis qu’il a fait placer des panneaux de couleurs devant ceux-ci pour ne pas que les riches touristes voient notre misère.

Oui, il y en a des raisons pour que vous Madame Lemay de St-Hyacinthe, vous ne puissiez vous payer des petits voyages en Floride comme le font avec notre argent tous les sales juges et députés.

Les braves travailleurs de la Vickers et ceux de la Davie Ship les savent ces raisons, eux à qui l’on n’a donné aucune raison pour les crisser à la porte. Et les gars de Murdochville que l’on a écrasés pour la seule et unique raison qu’ils voulaient se syndiquer et à qui les sales juges ont fait payer plus de deux millions de dollars parce qu’ils avaient voulu exercer ce droit élémentaire. Les gars de Murdochville la connaissent la justice et ils en connaissent des tas de raisons.

Oui, il y en a des raisons pour que vous, M. Lachance de la rue Ste-Marguerite, vous alliez noyer votre désespoir, votre rancœur et votre rage dans la bière du chien à Molson. Et toi, Lachance fils avec tes cigarettes de mari… Des tas de raisons Oui, il y en a des raisons pour que vous, les assistés sociaux, on vous tienne de génération en génération sur le bien-être social. Il y en a des tas de raisons, les travailleurs de la Domtar à Windsor et à East Angus les savent. Et les travailleurs de la Squibb et de la Ayers et les gars de la Régie des Alcools et ceux de la Seven-Up et de Victoria Precision, et les cols bleus de Laval et de Montréal et les gars de Lapalme en savent des tas de raisons.

Les travailleurs de Dupont of Canada en savent eux aussi, même si bientôt ils ne pourront que les donner en anglais (ainsi assimilés, ils iront grossir le nombre des immigrants, Néo-Québécois, enfants chéris du bill 63).

Et les policiers de Montréal auraient dû les comprendre ces raisons, eux qui sont les bras du système; ils auraient dû s’apercevoir que nous vivons dans une société terrorisée parce que sans leur force, sans leur violence, plus rien ne fonctionnait le 7 octobre!

Le fédéralisme « canadian »

Nous en avons soupé du fédéralisme canadien qui pénalise les producteurs laitiers du Québec pour satisfaire aux besoins anglo-saxons du Commonwealth; qui maintient les braves chauffeurs de taxi de Montréal dans un état de demi-esclaves en protégeant honteusement le monopole exclusif à l’écœurant Murray Hill et de son propriétaire-assassin Charles Hershorn et de son fils Paul qui, à maintes reprises, le soir du 7 octobre, arracha des mains de ses employés le fusil de calibre 12 pour tirer sur les chauffeurs et blesser ainsi mortellement le caporal Dumas, tué en tant que manifestant ; qui pratique une politique insensée des importations en jetant un à un dans la rue des petits salariés des textiles et de la chaussure, les plus bafoués au Québec, aux profits d’une poignée de maudits « money makers » roulant en Cadillac; qui classe la nation québécoise au rang des minorités ethniques du Canada.

Nous en avons soupé, et de plus en plus de Québécois également, d’un gouvernement de mitaines qui fait mille et une acrobaties pour charmer les millionnaires américains en les suppliant de venir investir au Québec, « la Belle Province », où des milliers de milles carrés de forêts remplies de gibier et de lacs poissonneux sont la propriété exclusive de ces mêmes Seigneurs tout-puissants du XXe siècle;

Les blindés de la Brinks

D’un hypocrite à la Bourassa qui s’appuie sur les blindés de la Brinks, véritable symbole de l’occupation étrangère au Québec, pour tenir les pauvres « natives » québécois dans la peur de la misère et du chômage auxquels nous sommes tant habitués;
De nos impôts que l’envoyé d’Ottawa au Québec veut donner aux boss anglophones pour les « inciter », ma chère, à parler français, à négocier en français : repeat after me: « cheap labor means main-d’œuvre à bon marché ».

Des promesses de travail et de prospérité, alors que nous serons toujours les serviteurs assidus et les lèche-bottes des big shot, tant qu’il y aura des Westmount, des Town of Mount-Royal, des Hampstead, des Outremont, tous ces véritables chateaux forts de la haute finance de la rue St-Jacques et de la Wall Street, tant que nous tous, Québécois, n’aurons pas chassé par tous les moyens, y compris la dynamite et les armes, ces big boss de l’économie et de la politique, prêts à toutes les bassesses pour mieux nous fourrer.

Nous vivons dans une société d’esclaves terrorisés, terrorisés par les grands patrons, Steinberg, Clark, Bronfman, Smith, Neapole, Timmins, Geoffrion, L. Lévesque, Hershorn, Thompson, Nesbitt, Desmarais, Kierans (à coté de ça, Remi Popol la garcette, Drapeau le dog, Bourassa le serin des Simard, Trudeau la tapette, c’est des peanuts).

Les grands maîtres de la consommation

Terrorisés par l’église capitaliste romaine, même si ça parait de moins en moins (à qui appartient la Place de la Bourse ?), par les paiements à rembourser à la Household Finance, par la publicité des grands maîtres de la consommation Eaton, Simpson, Morgan, Steinberg, General Motors…;
Terrorisés par les lieux fermes de la science et de la culture que sont les universités et par leurs singes-directeurs Gaudry et Dorais et par le sous-singe Robert Shaw. Nous sommes de plus en plus nombreux à connaître et à subir cette société terroriste et le jour s’en vient où tous les Westmount du Québec disparaîtront de la carte.

Travailleurs de la production, des mines et des forêts; travailleurs des services, enseignants et étudiants, chômeurs, prenez ce qui vous appartient, votre travail, votre production et votre liberté. Et vous, les travailleurs de la General Electric, c’est vous qui faites fonctionner vos usines; vous seuls êtes capables de produire; sans vous, General Electric n’est rien!
Travailleurs du Québec, commencez dès aujourd’hui à reprendre ce qui vous appartient; prenez vous-mêmes ce qui est à vous. Vous seuls connaissez vos usines, vos machines, vos hôtels, vos universités, vos syndicats; n’attendez pas d’organisation miracle.

Faites votre révolution

Faites vous-mêmes votre révolution dans vos quartiers, dans vos milieux de travail. Et si vous ne la faites pas vous-mêmes, d’autres usurpateurs technocrates ou autres remplaceront la poignée de fumeurs de cigares que nous connaissons maintenant et tout sera à refaire. Vous seuls êtes capables de batir une société libre.

Il nous faut lutter, non plus un à un, mais en s’unissant, jusqu’à la victoire, avec tous les moyens que l’on possède comme l’ont fait les Patriotes de 1837-1838 (ceux que Notre sainte mère l’Eglise s’est empressée d’excommunier pour mieux se vendre aux intérêts britanniques).
Qu’aux quatre coins du Québec, ceux qu’on a osé traiter avec dedain de lousy French et d’alcooliques entreprennent vigoureusement le combat contre les matraqueurs de la liberté et de la justice et mettent hors d’état de nuire tous ces professionnels du hold-up et de l’escroquerie: banquiers, businessmen, juges et politicailleurs vendus.

Nous sommes des travailleurs québécois et nous irons jusqu’au bout. Nous voulons remplacer avec toute la population cette société d’esclaves par une société libre, fonctionnant d’elle-même et pour elle-même, une societe ouverte sur le monde.

Notre lutte ne peut être que victorieuse. On ne tient pas longtemps dans la misère et le mépris un peuple en réveil.

Vive le Québec libre !

Vive les camarades prisonniers politiques !

Vive la révolution québécoise !

Vive le Front de libération du Québec !

jeudi 3 septembre 2009

Encore moins de francophones à Montréal

Dans l'article qui a fait la une de La Presse aujourd'hui, il était écrit que les francophones de souche sont maintenant en minorité sur l'île de Mourial. De beaux graphiques complètement anti-scientifiques (1) tentent de nous convaincre que le français est encore la langue la plus parlée dans les foyers des écoliers Montréalais.

La chroniqueuse Marie-Claude Lortie affirme que "l'idée même de langue maternelle est un concept qui, de plus en plus, ne tient qu'à un fil", et donne pour preuve que les enfants ne savent pas reconnaître un canadien-français, ni un francophone, mais qu'ils savent que leurs amis leurs parlent français dans la cour d'école. Primo: le jour ou je laisserai des enfants élaborer des politiques linguistiques, la langue dominante dans le monde sera le swahili. Tant mieux si les enfants ne vivent pas, ou ne font pas vivre le racisme à leurs amis ! Les enfants de demain seront, bien sûr, beaucoup plus en contact avec d'autres cultures et donc d'autres langues que nos parents l'ont été. L'époque ou on achetait des petits chinois pour 5 sous est révolue depuis longtemps.
Secundo: l'enjeu majeur de ce dossier à Montréal, et par extension au Québec, n'est pas tant l'immigration, mais la francisation des immigrants. Paralèllement, la valorisation de la langue française, l'accès à l'emploi pour les immigrants francophones, l'obligation de fréquenter l'école française -incluant le cégep, et l'acquisition du sentiment d'appartenance aux valeurs et aux traditions Québecoises des immigrants.

Les textes de la grosse Presse de Gesca tentent aussi de nous faire croire que la Loi 101 y est pour quelque chose. Cette Loi s'est tellement faite découper et rabattre qu'elle pourrait passer pour un fond de tarte.

Ce que le Québec a besoin est d'une constitution qui établit la citoyenneté Québécoise, déclare -et enforce- le français comme seule langue officielle et tolérée dans les écoles et institutions publiques, déclare le cégep obligatoirement français et offre aux immigrants non-francophones des cours et une structure les aidant à faire leur vie ici, au sein de la seule nation francophone en amérique du nord, en français.

Cette constitution serait aussi la prochaine étape vers notre but ultime, l'indépendance. Je rêve du jour ou les gens des autres pays voudront venir au Québec pour vivre et prospérer, pour élever leurs enfants, pour être en sécurité, tout cela en français. Nous avons tant à offrir, mais aussi tant à protéger. Tant de valeurs à faire briller, mais tant d'ennemis et d'obstacles. Tellement un bel avenir, si seulement nous pouvons nous rassembler autour de ce beau projet de société qu'est la liberté, l'indépendance.

À tous les nouveaux arrivants, je vous souhaite d'être bien ici, d'avoir plein d'enfants en santé, de belles carrières satisfaisantes. N'oubliez pas qui vous êtes, mais n'oubliez pas qui vous accueille. Nous voulons vous faire une place auprès de nous, mais le respect est une voie à deux sens.

1- Anti-scientifiques par ce qu'ils confondent deux types de données dans une même représentation, le lieu de naissance des enfants et celui des parents. Un enfant né ici est un Québécois, tandis que son parent né ailleurs est un immigrant. Pommes et oranges. De mettre les deux dans un même graphique, sans tenir compte de cette nuance, vient contrecarrer toute tentative de neutralité scientifique.