dimanche 5 octobre 2014

PKP au PQ

Pierre Karl Péladeau ne s'est pas encore déclaré dans la course à la chefferie du PQ, mais il est le favori des membres à la hauteur de 53%. Je ne suis plus membre de ce parti depuis plusieurs années, mais j'appuirais quand même M. Péladeau dans ses efforts, s'il se présente, et voici pourquoi.

L'argument messianique.
Depuis le départ de la vie politique de René Lévesque, les membres et partisans du PQ rêvent d'avoir un autre René Lévesque. Un homme sympathique et humain, bien que controversé, qui cristallise presque malgré lui les espoirs et efforts des partisans, voire de la population en général. Landry n'a pas su être cet homme, ni les Parizeau, Bouchard, Boisclair et Marois. Péladeau rallie une large part des électeurs, sans même avoir bougé le petit doigt. Du charisme comme ça, il ne faut pas le laisser passer.

L'argument économique.
Dans les années 60 et 70, les raisons avouées de faire l'indépendance étaient plutôt culturelles et poétiques. À chaque St-Jean, on chante notre appartenance à un peuple unique et on vénère nos poètes et chansonniers qui ont fait connaître notre langue au monde entier. Ils nous ont mis sur la mappe, quoi. En 2014 et au-delà, ces arguments ne portent plus de la même manière dans le coeur des gens. C'est le portefeuille qui parle; les baisses d'impôts, les permis, les tarifs, le pouvoir d'achat, tout ça parle plus fort que la dignité de la langue de Molière ni que l'héritage Historique des Patriotes, que l'on enseigne plus, d'ailleurs. Ou si mal.
Péladeau dirige un empire médiatique complexe et international. Il connaît les rouages du financement, des syndicats, du patronat, des relations avec le fédéral, des règles internationales, etc. Il peut naviguer les eaux troubles des finances comme un chef, puisqu'il en est un.

L'argument de l'expérience.
Tout comme René, Péladeau n'est pas politicien de carrière. Personnellement, je préfère un homme sincère mais inexpérimenté qu'un menteur professionnel. Un chef de gouvernement n'est pas tenu de tout savoir faire seul. Son grand talent est de savoir s'entourer des bonnes personnes, et de les guider vers un idéal d'intérêt public. Pour Philippe Couillard, cet idéal est l'enrichissement des amis du PLQ. Pour PKP, l'idéal reste à déterminer de façon claire, mais gageons que ce sera plus social-démocrate que perso-phallocrate.

Je suis membre d'Option nationale, un parti qui prône l'indépendance du Québec clairement et ouvertement. Par contre, j'ai déjà avoué mon penchant pour la guidounerie, que je vous répète ici : je vais embarquer dans n'importe quel bateau si celui-ci m'amène à l'indépendance du Québec. Peu m'importe le nom du capitaine, le nom du bateau, ni même les conditions de la traversée. Si, lorsque le bateau s'arrête, on est dans le Québec-pays, le voyage en aura valu la peine. Ni à gauche, ni à droite, mais en avant.