vendredi 9 février 2018

Se contenter des miettes du fédéral

Le gouvernement Couillard, en la personne de Jean-Marc Fournier, se vautre dans le misérabilisme fédéral en gloussant avoir le contrôle sur la culture du cannabis à des fins personnelles. Ottawa dicte qu'un citoyen ne pourra pas faire pousser chez lui "5 plants et plus" (traduction simultanée: max 4); notre bon gouvernement libéral prévoit, lui, bloquer toute culture à des fins personnelles i.e. aucun plant ne pourra être cultivé chez les quidams. Légalement, bien entendu.

Que vous soyez pour ou contre la légalisation ou la consommation du cannabis n'est pas le sujet ici, mais bien l'inaptitude du Québec de décider pour lui-même dans un (autre) domaine qui touche la santé publique et les moeurs des citoyens. C'est comme si votre mère vous donnait $1.50 et vous lancait dans un magasin de bonbons en disant: "Achète ce que tu veux!" On peut bien acheter certaines choses pour ce montant, mais à l'âge qu'a le Québec, n'est-ce pas raisonnable de gérer le portefeuille nous-mêmes?

Si, dans un hypothétique Québec moderne, le gouvernement désirait légaliser la culture du cannabis au même titre que des plants de fraises, et bien, il ne le pourrait pas, parce que Papa Canada est là pour nous empêcher de faire des bêtises. Le Québec se fait traiter comme un enfant par le gouvernement fédéral, et le ministre Fournier s'en vante!

«Comme la loi fédérale prévoit que cinq plants et plus ne sont pas autorisés, zéro, c'est moins que cinq, et il est possible, à zéro, de respecter la loi fédérale. Il n'y a pas un conflit d'application, puisqu'à zéro plant à domicile on respecte et la loi fédérale, et la loi provinciale», a expliqué jeudi le ministre responsable des Relations canadiennes Jean-Marc Fournier.
- Tiré de TVA Nouvelles : http://www.tvanouvelles.ca/2018/02/08/culture-du-cannabis-ottawa-est-dans-le-champ-selon-quebec, le 9 février 2018

Je traduis sa pensée: "Avec les miettes de liberté qu'il nous reste, on réussit à ne pas désobéir à Papa Canada. On est un bon garçon!"

Ne croyez-vous pas qu'il est temps de faire TOUS nos choix? De décider pour nous-mêmes ce qui est bon pour nous? Ne sommes-nous pas un peuple moderne, civilisé, progressiste, responsable? Je réponds Oui, Oui et Oui.

Cet automne, il est temps de choisir l'avenir qui nous convient. Ne laissez pas ce choix dans les mains des gens qui veulent encore nous contrôler. Prenons le contrôle du Québec, pour nous-mêmes. Allez voter pour votre candidat du Parti Québécois.

lundi 22 janvier 2018

Changement de paradigme

Certains sont vite à déclarer le PQ mort et enterré, suite aux annonces des députés Alexandre Cloutier, Agnès Maltais & Nicole Léger de ne pas se représenter aux élections à l'automne 2018. Le départ de membres aussi influents au sein du parti doit sûrement causer quelques remous, mais leur départ n'est pas un signe de faiblesse du parti, mais sera simplement une bosse dans la route qui mène aux élections.

Les chantres de malheur oublient -ou choisissent d'ignorer- que notre système électoral est désormais à date fixe, i.e. ne dépend pas nécessairement des caprices du chef du gouvernement. Les députés sont engagés pour 4 ans, avec une fin de contrat su d'avance. Or, l'échéance du présent mandat est le 1er octobre, au plus tard.

De plus, Mme Maltais a servi presque 20 ans, Mme Léger presque 22, et M. Cloutier a servi 2 mandats. Ils quittent de leur plein gré, avec des feuilles de route exemplaires. Personne ne peut leur reprocher d'avoir usé les bancs ou de s'être rempli les poches au détriment des contribuables, contrairement à plusieurs du parti d'en face.

C'est donc normal et sain de voir certaines personne choisir de ne pas briguer les suffrages après tant d'années au service de la population. Place aux jeunes! Le projet de société porté par le PQ vivra et aboutira grâce au sang neuf apporté par l'implication renouvelée de la jeunesse Québécoise.

dimanche 5 octobre 2014

PKP au PQ

Pierre Karl Péladeau ne s'est pas encore déclaré dans la course à la chefferie du PQ, mais il est le favori des membres à la hauteur de 53%. Je ne suis plus membre de ce parti depuis plusieurs années, mais j'appuirais quand même M. Péladeau dans ses efforts, s'il se présente, et voici pourquoi.

L'argument messianique.
Depuis le départ de la vie politique de René Lévesque, les membres et partisans du PQ rêvent d'avoir un autre René Lévesque. Un homme sympathique et humain, bien que controversé, qui cristallise presque malgré lui les espoirs et efforts des partisans, voire de la population en général. Landry n'a pas su être cet homme, ni les Parizeau, Bouchard, Boisclair et Marois. Péladeau rallie une large part des électeurs, sans même avoir bougé le petit doigt. Du charisme comme ça, il ne faut pas le laisser passer.

L'argument économique.
Dans les années 60 et 70, les raisons avouées de faire l'indépendance étaient plutôt culturelles et poétiques. À chaque St-Jean, on chante notre appartenance à un peuple unique et on vénère nos poètes et chansonniers qui ont fait connaître notre langue au monde entier. Ils nous ont mis sur la mappe, quoi. En 2014 et au-delà, ces arguments ne portent plus de la même manière dans le coeur des gens. C'est le portefeuille qui parle; les baisses d'impôts, les permis, les tarifs, le pouvoir d'achat, tout ça parle plus fort que la dignité de la langue de Molière ni que l'héritage Historique des Patriotes, que l'on enseigne plus, d'ailleurs. Ou si mal.
Péladeau dirige un empire médiatique complexe et international. Il connaît les rouages du financement, des syndicats, du patronat, des relations avec le fédéral, des règles internationales, etc. Il peut naviguer les eaux troubles des finances comme un chef, puisqu'il en est un.

L'argument de l'expérience.
Tout comme René, Péladeau n'est pas politicien de carrière. Personnellement, je préfère un homme sincère mais inexpérimenté qu'un menteur professionnel. Un chef de gouvernement n'est pas tenu de tout savoir faire seul. Son grand talent est de savoir s'entourer des bonnes personnes, et de les guider vers un idéal d'intérêt public. Pour Philippe Couillard, cet idéal est l'enrichissement des amis du PLQ. Pour PKP, l'idéal reste à déterminer de façon claire, mais gageons que ce sera plus social-démocrate que perso-phallocrate.

Je suis membre d'Option nationale, un parti qui prône l'indépendance du Québec clairement et ouvertement. Par contre, j'ai déjà avoué mon penchant pour la guidounerie, que je vous répète ici : je vais embarquer dans n'importe quel bateau si celui-ci m'amène à l'indépendance du Québec. Peu m'importe le nom du capitaine, le nom du bateau, ni même les conditions de la traversée. Si, lorsque le bateau s'arrête, on est dans le Québec-pays, le voyage en aura valu la peine. Ni à gauche, ni à droite, mais en avant.

mardi 9 septembre 2014

La Constitution du ROC

Pourquoi avoir peur de rouvrir la Constitution si c'est le document fondateur ? Ce document devrait être le ciment qui tient un pays ensemble. Au Canada, c'est plutôt le Duct tape qui rafistole un rafiot percé.

C'est peut-être le signe que ce document fondateur est plus problématique que pratique. Les conditions nécessaires pour ouvrir la Constitution sont formidablement difficiles à remplir. Il faut l'assentiment de 7 provinces différentes, représentant un total de 50% de la population du Canada. Chaque province veut avoir son mot à dire, chacune a ses revendications, chacune a sa réalité économique, sociale et culturelle. Avec 10 provinces et 2 territoires, des métropoles et des villages hyper-isolés, admettons que de réussir à rassembler tout ce monde derrière un projet commun est moins facile que de convaincre un vampire de devenir végétalien.

Philippe-Flop Couillard dit qu'il faut "réaffirmer" le "pacte" entre le Québec et le ROC. Pour "réaffirmer", il faut déjà qu'il y ait eu affirmation. Or, le Québec n'a jamais signé cette Constitution. Le Québec n'a jamais affirmé vouloir appartenir au Canada. En 1867, le document fut signé par les politiciens et les grands propriétaires terriens, sans avoir consulté la population. En 1982, le Québec s'est fait floué de la pire façon qui soit; la nuit, en catimini. Le Premier ministre de l'époque, René Lévesque, n'a jamais signé le chiffon Trudeauiste, ni aucun autre Premier ministre depuis. Même Jean Charest, grand fédéraste s'il en est un, a toujours reconnu le piège à cons qu'est la Constitution Canadian, et est toujours resté loin des débats constitutionnels. Du moins, en ce qui concerne sa signature.

Jamais le peuple du Québec ne s'est fait demander son avis sur cette question pourtant fondamentale. Philippe Couillard veut impliquer, voire imbriquer le Québec encore plus profondément dans le miasme Canadian sans consulter la population, ce serait la troisième fois. De deux choses l'une : soit il se considère comme faisant partie des bâtisseurs de peuple (d'où une certaine jalousie envers René Lévesque), soit il considère les Québécois comme des pions qu'il peut manipuler à loisir selon ses ambitions. Dans les deux cas, je dis NON. C'est bien le premier référendum où je répondrais non, d'ailleurs.

L'union canadian n'a pas été conçue pour satisfaire les besoins du Québec de toutes façons.
Citation : "Cette résistance fit peur et John A. MacDonald, après avoir pourtant laissé promettre un plébiscite sur la confédération, décida de reculer. Il mentionne d'ailleurs dans une lettre adressée à Leonard Tilley le 8 octobre 1866 que s'il avait convoqué les Chambres, il y aurait eu débats; en mentionnant qu'ils appuyaient les résolutions de Québec, sa défaite électorale aurait été inévitable. Il ajoute que s'il laisse sous entendre que les discussions peuvent se poursuivre, le Bas-Canada en entier se mobilisera et que ce serait la fin de la constitution. La constitution sera donc imposée au peuple sans aucun vote populaire."
http://fr.wikipedia.org/wiki/Conf%C3%A9d%C3%A9ration_canadienne

En d'autres termes, vu que le Québec dirait non, on va leur faire en cachette. Bravo ! Et nous sommes un des peuples fondateurs à cause de cela ? Belle mentalité....

Ce n'est pas du repli sur soi que de refuser de s'enchâsser dans le KKKanada. Ce serait comme mettre un animal en cage et lui dire : "Maintenant, tu es libre." Le Québec a toujours agi comme si sa signature était au bas du document maudit. Et les francophones du Québec savent bien que la Cour Supprime a préséance divine sur leur Loi 101. Plus de 200 fois.

La seule, vraie méthode d'affirmer la différence du Québec, son caractère unique, sa culture, son Histoire, c'est de devenir indépendant. Loin d'être un repli, c'est plutôt une ouverture au reste du monde, une déclaration de maturité et d'existence.

mercredi 9 avril 2014

Gardez la flamme

Le mouvement indépendantiste n'est pas mort. Il a mangé une raclée solide aux élections de 2014, mais il survivra. Permettez-moi une escapade dans le merveilleux monde du hockey professionnel. À moins que les Libéraux de Philippe Couillard veuillent ruiner ça aussi, c'est encore notre sport national.

Quand le Canadien de Montréal perd trois matchs de suite, les partisans huent et se plaignent de la mauvaise performance de leurs millionnaires préférés. On blâme l'entraîneur, le premier trio, le propriétaire, les commanditaires, l'épaisseur de la glace, le réchauffement climatique, allons-y pas de gêne. L'équipe devient la pire bande d'incapables à chausser des patins depuis le film Slapshot.

Si, au contraire, l'équipe chou-chou en flanelle bénie gagne 3 matchs de suite, alors là, c'est parce que Saint-Maurice-Richard veille sur ses ouailles. L'air sent meilleur, la poutine devient un aliment santé, la bière est soudainement en spécial au dépanneur du coin. Les astres s'alignent, il n'y a plus de doute : ça sent La Coupe ! Les salaires indécents des pousseux de rondelle se transforment en subvention de bonheur pour les partisans, particulièrement ceux qui les ont sélectionnés dans leur pool de hockey au bureau.

En politique au Québec, c'est souvent la même chose, mais avec plus de socio-drame. Si un parti perd, il a la tâche ingrate de "faire un examen de conscience", ou de "ré-évaluer ses priorités". Si un parti gagne, c'est "la démocratie en action", c'est "le peuple qui a parlé". La vie politique au Québec n'est aucunement nuancée de teintes subtiles; tout n'est que blanc éclatant ou noir charbon.

Je regrette, je ne bois pas de cette eau-là. Oui, le choc a été brutal. Oui, on va devoir faire face à quatre années de règne Libéral. Encore. Je me dois de reprendre ici les mots du fondateur d'amnistie international, Peter Benenson : "Il vaut mieux allumer une bougie que de maudire l'obscurité". Le Québec est une terre de couleur, de variété, autant dans les gens qui l'habitent que dans ses paysages magnifiques. Le ciel n'est pas toujours bleu, et je ne crois pas en l'enfer. La couleur politique ne doit pas être dictée par les médias fédéralistes.

Le désir de liberté légitime qui a causé la fondation du Parti Québécois en 1966, lui, n'est pas atteint. Il ne faut pas oublier que c'est le goût de liberté qui a causé le Parti, pas l'inverse. Le PQ -ou n'importe quel autre parti, en fait- peut ne pas survivre à plus ou moins long terme. L'idée d'indépendance, d'avoir un pays francophone en Amérique du nord, de vivre selon nos propres règles, ne mourra pas tant que quelqu'un la fera vivre.

Nous devons parler de l'indépendance, à tous les jours. Il faut faire mentir ces détesteurs de francophones en leur répliquant non pas par la même haine qu'eux, mais avec des arguments susceptibles d'influencer leurs opinions.

Le peuple Québécois a survécu au Général Wolfe. À Lord Durham. À la révolution américaine. Pensez-vous vraiment que le Québec ne survivra pas à Philippe Couillard ?

dimanche 16 mars 2014

Confusion électorale

Ça y est, je ne comprends plus rien. On est en pleine campagne électorale au Québec, et c'est le chef du Parti Lépreux du Québec, Philippe Couillard, qui parle le plus de faire un référendum. La chef du PQ, Pauline Marois, affirme pour sa part que c'est une élection pour un gouvernement, pas une consultation sur l'avenir du Québec. Elle raison, mais elle devrait saisir la balle au bond et couper l'herbe sous le pied de l'adversaire fédéraste.
Le PQ ne présente pas de candidat dans La Pinière, pour encourager une candidate anciennement libérale. 40% des électeurs voteraient pour l'indépendance, 40% voteraient pour signer la canadian constitution, 50% des anglos ont songé à quitter Montréal, 60% des francos appuient la Charte, Marois et Couillard sont à 37% dans les intentions de vote, et 80% des électeurs comprennent 35% des enjeux 43% du temps, entre les mardi et vendredi, 19 fois sur 20. La marge d'erreur est infinie, parce que c'est un sondage volontaire sur internet.

PKP s'est arrimé au PQ, ce qui fait chier le PLQ, la CAQ et QS. Couillard ne peut plus se dire le champion de l'économie, à moins qu'il ne recrute Guy Laliberté ou René Angélil. Ah oui, j'avais oublié que Paul Desmarais était Empereur du Parti des Lépreux à vie. Désolé, mon erreur. Couillard s'est déjà auto-proclamé chef du camp du Non. Il veut éviter les "vieilles chicanes". On croirait entendre Jean Charest avec sa cassette. Padawan Couillard a bien appris de son maître. Ce qu'il refuse de comprendre, c'est que l'identité n'est pas une vieille affaire, mais une affaire réelle et de tous les moments.

Si je veux l'indépendance, je veux d'abord battre le PLQ. Pauline Marois veut un mandat majoritaire (qui peut la blâmer ?), mais elle reste désespérément vague sur ce sujet. Ce serait le temps idéal pour faire une coalition des forces indépendantistes, un ralliement massif, un retour à l'esprit de 1976 qui a vu le premier gouvernement ouvertement séparatiste arriver au pouvoir. Les statuts d'Option nationale incluent une procédure de ralliement dans ce cas précis. L'offre a déjà été faite de la part d'ON, et du Parti indépendantiste, jadis naguère. Mais non, aucune offre, aucune approche, aucune ouverture de coalition.

Je ne peux accepter que le parti le plus pourri de l'histoire récente du Québec ne reprenne le pouvoir. Plusieurs des candidats sont touchés de près ou de loin par la Commission Charbonneau. QS vit au pays des billets de banque qui poussent sur les branches. La CAQ rapetisse comme peau de chagrin, et personne ne s'en plaint.

René, si quelqu'un comprend l'âme Québécoise, c'est bien toi. Éclaire-moi.

mardi 5 novembre 2013

Le biais de Maclean's

On se souviendra de la couverture de l'hebdomadaire ontarien Maclean's qui ornait en page couverture un Bonhomme Carnaval avec une valise débordant d'argent. Le titre disait en toutes lettres : "The most corrupt province in Canada", c'était en octobre 2010.

Aujourd'hui, c'est le maire de Toronto Rob Ford qui avoue avoir fumé du crack l'an dernier pendant une de ses beuveries (il utilise le superbe terme "drunken stupor"). Depuis des mois que Ford (je ne me résous pas à l'appeler Monsieur) nie que c'est lui dans la vidéo. Il nie avoir fumé de la drogue. Il nie l'existence même de cette vidéo. Cette vidéo n'existe tellement pas que le service de police de Toronto a mis la main dessus et maintenant, le frère de l'autre (Doug Ford) exige la démission du directeur de police.

Imaginons pour un instant que le maire de Montréal, peu importe qui, affirme la même chose.

Journaliste:                 Monsieur le maire, avez-vous fumé du crack ? Est-ce vous sur cette vidéo ?
Maire de Montréal:     Oui. J'en ai fumé J'étais tellement saoûl, encore une fois, que j'ai décidé de fumer du crack.
Journaliste:                Qui sont les hommes avec vous dans la vidéo ?
Maire de Montréal:    Je ne me rappelle pas. C'est flou.
Journaliste:                Où étiez-vous ?
Maire de Montréal:    Je ne me rappelle pas.
Journaliste:                Cette soirée remonte à quand exactement ?
Maire de Montréal:    Je ne me rappelle pas.
Journaliste:                Mais vous étiez en poste à l'époque ? Vous étiez le maire de Montréal ?
Maire de Montréal:    Oui. Je vous assure que ça n'a pas affecté mon jugement ni mes capacités de maire. Je regrette cette erreur.
Journaliste:                Vous niez depuis le début avoir fumé du crack. Pourquoi ce revirement ?
Maire de Montréal:    Je pense que les citoyens ont le droit de savoir.
Journaliste:                Qu'allez-vous faire maintenant ? Allez-vous démissionner ?
Maire de Montréal:    Pas du tout, tout ça est derrière moi et je compte aller de l'avant avec mes politiques économiques et sociales comme si de rien n'était. Avez-vous du feu ?

Imaginez-vous le tollé, que dis-je, le tsunami de Québec-bashing auquel on aurait droit ? Les PET-eux plus haut que le trou devrait aller se cacher sous le tapis, se rouler en boule et brailler un bon coup.

Les torontois devraient désister ce grossier personnage, lui faire rembourser son salaire depuis 2 ans et le bannir à vie de toute charge publique. Il n'est même pas digne de ramasser des crottes de chat dans une litière.

Si la vengeance est un plat qui se mange froid, cette histoire se déguste lentement, en ce mois novembre glacial.

dimanche 27 octobre 2013

La flamme Olympique

Tous les quatre ans, le monde entier se tourne vers une ville hôtesse qui accueille les Jeux Olympiques. Des milliers d'athlètes donnent leur maximum pour gagner des médailles et monter sur le podium, et faire honneur à leur pays.

100 jours avant l'ouverture des jeux, un évènement donne le coup d'envoi de tout le reste. Sans lui, il n'y aurait pas de jeux : l'allumage de la torche, et le passage subséquent de la torche.

Flash au Québec:

Option nationale vient d'élire son premier chef, Sol Zanetti. Ce jeune parti est nouvellement investi d'un élan de croissance et de vigueur qui durera, je l'espère, encore longtemps. Les Olympiques, pour Opton nationale, seront les élections générales de 2019, en supposant qu'il y en aura d'abord en 2014. La torche a été allumée par Jean-Martin Aussant, à la flamme éternelle du désir inextinguible d'indépendance. Sol Zanetti doit garder la flamme vivante, la nourrir pendant de longues années. Les athlètes qui lui feront confiance et trouveront courage et valeur dans ses yeux oseront se présenter aux élections Olympiques. Ils affronteront de vieux routiers avec leurs vieilles tricheries. La machine à mensonge ne chauffe jamais autant qu'en période électorale, c'est bien connu. On garde les As pour la manche finale, on garde les bouteilles de NoS pour les derniers mètres.

Option nationale joue cartes sur table quant à l'accession à l'indépendance: écriture d'une Constitution québécoise et entérinement de l'indépendance de la République du Québec (maudit que ça sonne bien!) dès le premier mandat.

Option nationale n'est pas le parti d'un seul homme, c'est maintenant démontré. C'est à chaque membre, à chaque militant d'enfiler ses chaussures et d'aller parler de liberté aux quatre vents. Les vieux cyniques n'auront pas le choix de nous attaquer, et ils ne s'en priveront pas. "En temps de guerre, on ne se demande pas si les balles sont payées, on les tire", disait Jean Chrétien. Nous devons nous attendre à recevoir des coups, et nous en donnerons.

Le Québec n'a jamais été bien servi par le fédéralisme canadian, il est temps de dire "Merci, bonsoir, on se reverra à l'ONU, la vieille !"

Nous vaincrons !







samedi 20 avril 2013

Locataire cherche à devenir propriétaire indépendant

Imaginez un instant, vous êtes locataire dans un immeuble, que vous avez aidé à construire. Un jour, le propriétaire vient vous voir et vous dit :  "J'ai changé les règlements de l'immeuble. Vous devez me demander la permission à chaque fois que vous irez faire l'épicerie, et vous achèterez vos sacs-poubelle de moi exclusivement. Aussi, vous devrez partager votre espace de stationnement avec un autre locataire. Tous les autres locataires ont déjà dit oui, il ne reste plus que vous. Merci !"

Vous vous dites : mais ça n'a pas de bon sens ! Je n'ai jamais été consulté ! Je ne peux pas accepter ça !

Le proprio vous remets ensuite un bail, modifié, qui stipule que vous ne pouvez pas refuser ni déménager. Vous êtes coincé dans cet appartement injuste, trop cher, trop petit, avec des murs en carton.

Impossible, vous dites ? C'est, dans l'essentiel, ce qui est arrivé au Québec avec le rapatriement de la constitution de 1982.

Imaginez maintenant que vous apprenez que le proprio était de mèche avec le gouvernement, de qui vient les bails. Non seulement vous êtes en droit d'être indigné, mais vous penseriez sûrement exiger un remboursement pour toutes les dépenses forcées, toutes les transactions imposées, tous les loyers payés en surplus. Vous voudriez aussi sûrement briser ce bail et chercher un autre endroit pour vivre, un endroit où vous prendriez toutes les décisions vous-mêmes, dans votre meilleur intérêt.

C'est ce qu'un pan entier de citoyens Québécois veut faire. On veut notre place à nous. Notre espace pour vivre. Notre Québec. Il est temps de le prendre, ou plutôt, de le RE-prendre.

Vivre le Québec libre !

dimanche 3 mars 2013

Claude Patry : Et la lumière fût !

Bravo à M. Claude Patry, nouveau député du Bloc Québécois, d'avoir vu la lumière et d'avoir traversé le parquet de la Chambre des communes. M. Patry était membre du NPD (aussi connu sous le nom de "Merde ! Jack est mort, qu'est-ce qu'on fait ?") et élu pendant la déplorable vague orange du 2 mai 2011.

Cette vague a rendu le NPD grandement dépendant de l'appui du Québec pour toute nouvelle tentative d'élection, et a démontré que le reste du KKKanada peut se passer allègrement de celui-ci. Du même coup, Gilles Duceppe, le chef du BQ, a décidé de quitter la vie politique le soir-même.

Résultat : le Québec ne s'est jamais aussi mal porté au sein de la fédération de cons canadian. Nous subissons les attaques en règle du gouvernement idéologique de Stephen Harper du point de vue du chômage, du contrôle des armes, de la protection de la langue française, de la propagande monarchiste, du militarisme croissant, de l'obscurantisme politique, alouette.

À moyen terme non plus, l'avenir ne sera pas rose au KKKanada. Si Justin "Ti-Pet junior" Trudeau devient chef du PLC, et ensuite PM du KKKanada, le Québec pourra sûrement s'attendre à la même attitude que d'habitude venant du PLC : mensonge, mépris, abus de confiance.

Le seul parti fédéral qui a réellement les intérêts du Québec, et seulement du Québec à coeur est le Bloc Québécois.

Le NPD vit sur du temps emprunté. Le PC est largement détesté au Québec. Le PLC est acéphale et a tout à reconstruire. Seul le Bloc Québécois a les idées claires pour représenter les Québécois à Ottawa.

Je rêve du jour où nous pourrons dire : revenez les gars, on n'a plus rien à voir avec ces gens-là. En attendant, le choix du Québec à Ottawa doit être le Bloc Québécois.

Tant que le Bloc existera, je voterai BQ.

vendredi 28 décembre 2012

La fin de Gentilly II

Enfin, une page est tournée dans l'histoire nocive du nucléaire du Québec. La centrale Gentilly 2 cesse de participer au réseau électrique du Québec en date d'aujourd'hui. Cette centrale fournissait 675 mégawatts d'énergie (moins de 2% du total produit au Québec) mais surtout, elle a créée plus de 2500 tonnes de déchets radio-actifs, difficiles à gérer et pires à éliminer.

Les partisans du tout-au-nucléaire affirment que le Québec perdra une expertise en nucléaire. Erreur ! On gagne un expertise non pas dans l'exploitation, mais dans le démantèlement d'une centrale, chose encore plus rare dans ce monde. La centrale avait atteint la fin de sa durée de vie utile. Il est temps de la démanteler avant qu'elle ne devienne *plus* dangereuse et fragile.

Les pros-fissure disent que le Québec est en manque d'électricité, surtout au début de l'hiver, et que c'est une mauvaise idée de l'arrêter tout de suite. J'ai une grande vérité pour vous, les mecs: il y a une saison hivernale par année, et ça vient toujours plus vite que prévu. De plus, l'argument de surplus est très flexible dans la bouche de ces militants pro-mutation génétique. Quand ils veulent bâtir une nouvelle centrale, HQ est en manque d'énergie et doit "créer de la richesse". Quand il est question de hausser les tarifs, on se fait dire que le Québec est en surplus et que ça coûte cher, que chacun doit faire sa part. Lequel est-ce ? Hélène Baril de la Grosse Presse souffle le chaud et le froid à ce chapitre, défendant les deux vérités à quelques mois l'une de l'autre. Elle dit d'abord, le 10 octobre, que le Québec est en manque d'électricité et qu'on aura besoin de rouvrir la centrale de TransCanada Energy dès le printemps 2013. Ensuite, le 20 décembre, elle affirme qu'HQ aura des surplus d'électricité jusqu'en 2027. Ça doit coûter cher de fond de teint, avoir deux faces !

Au-delà de tous les arguments économiques, il est impossible de réfuter que le nucléaire pose des risques plus durables et plus dévastateurs que tout autre source d'énergie. Combien de barrages hydro-électriques ont cédé depuis 50 ans ? Il y a eu un barrage près de Monticello, Iowa (aucun mort), en 2010. Il y a eu un barrage à Zhoushan, en Chine (10 morts), en 2012. Il y a eu le barrage de Biso, Bulgarie (9 morts), en 2012. Et sûrement d'autres que je n'ai pas le temps de rechercher. À Chernobyl, il y a eu des centaines de morts, des milliers (millions?) d'irradiés à court terme et un nuage nucléaire a fait le tour de la terre, causant des dommages difficles à évaluer. Je défie quiconque de mettre un montant d'argent sur cela.

Je suis heureux de voir qu'au moins une promesse du PQ de Pauline Marois sera tenue, surtout si c'est celle-ci. L'énergie nucléaire doit encore être étudiée en laboratoire afin de développer des méthodes sécuritaires à court et long terme. Ça a pris près de 100 ans avant que le moteur à combustion interne atteigne un taux d'efficacité supérieur à 20%. Un moteur moderne est thermiquement efficace à 37% en moyenne. Donnons-nous le temps de développer et perfectionner des technologies éoliennes, solaires, maré-motrice, et que sais-je encore, qui pourront concurrencer les ressources fossiles et atomiques.

Le Québec a de grands cerveaux. Utilisons-les pour l'amélioration de notre pays et de notre avenir, pas seulement pour le portefeuille.

vendredi 24 août 2012

Où est allé tout ce monde qui avait quequ'chose à faire voter

850,000 bleuets, mis bout à bout, font la longueur de 68 terrains de football. Une tour constituée de 850,000 sous noirs s'élèverait à 1,23 kilomètres. 850,000 fourmis moyennes pèsent autant que 3 hommes adultes moyens. 850,000 Québécois ne sont pas suffisants pour déclencher un référendum, dixit Pauline Marois(1).

Elle dit que 125 élus pèsent plus que 850,000 signataires.

Une autre comparaison : Selon Wikipedia (2), la foule à Woodstock, pendant le mythique concert rock qui dura 3 jours en 1969, comptait 500,000 personnes. Pour demander un référendum, il faudrait faire signer les 3/4 de tous ces gens deux fois.

Une explication plus en détail des référendums d'initiative populaires en Allemagne est disponible ici, pour ceux qui veulent en savoir un peu plus.


1.-http://www.ledevoir.com/politique/elections-2012/357686/marois-presente-son-cadre-financier-mais-est-rattrapee-par-les-rip
2- http://en.wikipedia.org/wiki/Woodstock

dimanche 6 novembre 2011

Le changement, y'a que ça de vrai !

Il y a un peu plus de six mois de cela, Stephen Harper devenait –encore- le premier ministre du Canada. Cette fois, son parti réussit à être majoritaire à la Chambre des Communes, en remportant 166 des 308 sièges disponibles. Comment oublier la vague orange, qui fit élire 57 « NPDistes » au Québec, sur 102 au total ? Comment oublier la déconfiture du Bloc Québécois, qui vit Gilles Duceppe démissionner de son poste ? Accessoirement, le BQ n’est même plus un parti politique reconnu en Chambre, mais est devenu un « mouvement politique ». Exit le budget, exit le temps de parole. Les Québécois voulaient du changement.


La crise du Bloc, si je puis l’appeler ainsi, a peut-être fait germer l’actuelle crise au PQ, avec les dissensions envers Pauline Marois, les démissions, le lavage de linge sale en public, bref, une quasi-mutinerie. La mort de Jack Layton a laissé le NPD sans chef réel. Le parti libéral était déjà acéphale, le parti vert n’a que Elisabeth May. Dans ces conditions, le parti conservateur est le seul parti politique à Ottawa qui a un chef, une organisation stable, des revenus, un agenda clair et le pouvoir de le réaliser. Malheureusement, cet agenda est parfaitement contraire aux intérêts du Québec. Les Québécois voulaient du changement.


Les Québécois ont encore voté pour une personne, non pas pour une idée. Jack est sympathique, Jack est gentil, Jack parle français, Jack va nous arranger tout ça. Le fait reste que tous les analystes sont d’accord, le NPD est un parti fédéraliste, qui veut conserver le Québec au sein du giron canadian. L’électeur moyen Québécois a donc voté pour du changement, mais en ayant le même comportement de d’habitude. L’électeur ne veut pas changer son comportement, mais veut que tout autour de lui change. Messieurs, Mesdames, je vais partager avec vous une parcelle de vérité : ça ne peut pas marcher pas comme ça. Si on écoute les sondages, les Québécois voulaient du changement.


Depuis l’accession au pouvoir du cowboy Harper, nous avons perdu notre siège au Conseil de sécurité des Nations Unies; rejeté le Protocole de Kyoto; vu modifier le recensement fédéral au détriment des minorités linguistiques et culturelles; accordé plus de $7 milliards à l’industrie automobile en Ontario tout en n’accordant que $200 millions à l’industrie forestière au Québec[1]; vu le Sénat basculer aux mains du gouvernement conservateur, lui assurant de passer toutes ses lois sans obstacles. Les prochaines lois que passeront le gouvernement causeront : l’abolition du registre des armes à feu; l’imposition de peines minimales pour les jeunes contrevenants et les délits concernant la drogue, ignorant complètement la notion de la séparation des pouvoirs d’un État, soit le législatif, l’exécutif et le judiciaire, conformément aux principes élémentaires de bonne gouvernance reconnus mondialement depuis Montesquieu (!); augmentera le nombre de sièges à la Chambre des Communes à Ottawa, officiellement pour respecter la démographie changeante du pays, officieusement pour réduire le poids politique du Québec.


De plus, comme s’il fallait en rajouter, Stephen Harper a nommé 36 sénateurs (sur 54 d’allégeance conservatrice) dont Josée Verner, Larry Smith et Jacques Demers (!)[2]; il a nommé 2 juges unilingues anglais à la cour supprime du Canada; a nommé un unilingue anglophone au poste de vérificateur général du Canada.


Fait cocasse, c’est le seul premier ministre de l’histoire parlementaire du Commonwealth Britannique (54 pays constituent le Commonwealth, soit entres autres l’Angleterre, le Canada, l’Australie, l’Inde et le Kenya)[3] à se faire trouver coupable d’outrage au Parlement et à se voir forcé de tenir de nouvelles élections.

Je ne peux que conclure une seule chose : Les Québécois voulaient du changement, eh bien, ils l’ont eu. On est passé de « mauvais » à « affreux » et rien ne semble vouloir changer de ce côté. La première chose que les Québécois se doivent de changer, c’est leur mentalité par rapport à la politique. Si nous ne commençons pas à nous en occuper davantage, nous allons recevoir encore la même chose qu’avant : du mépris et de l’indifférence.


Aux prochaines élections, allez lire le programme politique de votre candidat, vous en apprendrez sûrement plus qu’en regardant Star Cacadémie ou Ovulation double. En tout cas, ça va avoir un plus gros impact sur votre vraie vie, celle qui ne se passe pas à la télé.


Une dernière chose : aux prochaines élections, essayez donc de voter pour un candidat indépendantiste. Vous voulez du changement ? Votre propre pays, c’est-tu assez du changement pour vous, ça ?





[1] Selon une publication du gouvernement de l’Ontario, il y avait 125000 travailleurs de l’automobile en 2007, pour un ratio sommaire « dollar/employé » de $56000. http://www.ontariocanada.com/ontcan/1medt/downloads/sector_brochure_auto_en.pdf


Selon un document du Bloc Québécois, il y avait 88000 travailleurs forestiers en 2009, pour un ratio sommaire « dollar/employé » de $2272.72. http://www.blocquebecois.org/fichiers_public/090511_bloc-quebecois_plan-de-relance-secteur-forestier.pdf


Un travailleur ontarien vaut donc 24 fois plus cher qu’un travailleur Québécois aux yeux du gouvernement fédéral de Harper.



[2] La liste complète et détaillée des sénateurs se trouve en ligne ici : http://www.parl.gc.ca/SenatorsMembers/Senate/SenatorsBiography/ISenator.asp?Language=F



[3] La liste complète se trouve en ligne ici : http://fr.wikipedia.org/wiki/Commonwealth_of_Nations

samedi 24 septembre 2011

Roulette russe

Tout le monde connaît les règlements de ce jeu tristement célèbre: une seule balle est chargée dans le barillet d'un revolver de six coups. À tour de rôle, les participants tournent le barillet et se mettent le canon sur la tempe sans voir si la balle se trouve dans la chambre de barillet fatidique, et appuient sur la détente.
L'espoir de survivre est la seule lumière qu'il peut y avoir au bout du tunnel. Dans cinq cas sur six, l'espoir l'emporte. Dans le dernier cas, la balle. C'est un jeu joué par des désepérés, qui en sont rendus à jouer leur vie pour se sortir du pétrin parce que l'alternative est encore plus lugubre.

Quel rapport avec le Québec ?

Depuis une quarantaine d'années, les Québécois se sont faits offrir différentes options quant à leur situation politique au Canada. Chaque nouvelle élection amène son lot de changements et d'adaptations, dans des mesures différentes. Une élection provinciale n'a pas le même impact sur nos vies qu'une élection fédérale, non plus. Notre relation politique avec le ROC est complexe, mais tant que le Québec sera dans le giron canadian, nous n'avons pas d'autre choix que de se prêter au jeu du fédéralisme sous toutes ses formes.

Préambule - Le fédéralisme en général

Soyons clairs en partant: toute fédération, ou confédération, a pour but de centraliser les pouvoirs vitaux
(monnaie, armée et défense, transport maritime, transports ferroviaires, ressources naturelles, aéroports, communications, affaires étrangères, technologies, recherche et développement, tribaunaux criminels) et laisse aux régions (provinces) les pouvoirs mineurs tels l'éducation, la santé, la culture, le commerce intérieur, les services sociaux, tribunaux civils, etc. Tous les pays de nature fédérale fonctionnent de cette façon. Deux
gouvernements, l'un soumis à l'autre, l'un subordonné à l'autre. Les Lois fédérales auront toujours préséance sur les Lois provinciales, même celles qui sont strictement de juridiction provinciale. La constitution canadienne donne au gouvernement fédéral le pouvoir de dépenser, ce qui est l'équivalent d'une carte VIP tout-accès aux programmes québécois. Avec ce pouvoir, le gouvernement fédéral peut décider qu'il crée une subvention, par exemple, le faisant concurrencer les services offerts par le Québec dans n'importe quelle compétence, même l'éducation ou la santé. Cette intrusion crée une dépendance économique dans
certains secteurs; les citoyens et entreprises profitant de ces subventions ne veulent bien sûr plus les perdre.
Ce dédoublement de services coûte cher aux contribuables qui se trouvent à financer le même service au niveau provincial et fédéral. Les Québécois paient, au final, pour leur propre dépendance au gouvernement
centralisateur fédéral.

Chambre 1 - Le premier référendum (1980)

Lors du premier référendum, celui avec la question longue et alambiquée, le gouvernement Trudeau voulut calmer la vague de mécontentement au Québec, qui avait donné lieu à la naissance d'un parti politique aujourd'hui en dormance dont je taierai le nom. Trudeau sortit le concept de fédéralisme renouvelé pour amadouer les électeurs et faire semblant de leur offrir des solutions aux problèmes que vivaient les Québécois. Trudeau avait même affirmé vouloir mettre son siège en jeu afin qu'un vote de rejet du projet
souverainiste ne soit pas interprété comme une approbation du statu quo, mais bien comme un vote pour le changement. Bien sur, au lendeman du référendum, toute promesse fut oubliée. Trudeau n'eut aucun remords à tourner le dos au Québec. Il n'en avait pas eu lorsqu'il avait déchaîné ses tanks dans les rues de Montréal en octobre 1970, pourquoi en aurait-il eu alors ? La seule chose qui fut renouvelé fut le mépris
envers le peuple Québécois. Trudeau entama alors son projet de rapatrier la constitution du giron britannique, avec les conséquences que l'on sait.

Chambre 2 - Le rapatriement de la constitution (1982)

Le rapatriement de la constitution canadian implique que le Canada possède désormais tous les pouvoirs
pour modifier sa Loi fondamentale. Avant cela, il était théoriquement possible, quoique très ardu, pour un citoyen du Québec de faire appel au Conseil Privé de l'Angleterre pour faire valoir certains droits ou faire certaines demandes. Un cas bien connu est la pendaison de Louis Riel en 1885; après son procès expéditif et sa condamnation fatidique, il y eut un appel de fait auprès dudit Conseil pour demander la tenue d'un nouveau procès devant des pairs francophones et plus impartiaux. Cette demande fut refusée et Riel fut pendu le 16 novembre 1885. Le rapatriement rend caduque cette procédure qui, somme toute, ne faisait que retarder l'inévitable, i.e. la domination anglaise sur les francophones.

Trudeau convoqua de force les provinces le soir du 4 au 5 novembre 1981 afin de ratifier l'accord. René Lévesque n'avait pas été mis au courant de cette rencontre; il n'a donc pu représenter le Québec ni s'opposer à la signature du document. Cette nuit est désormais connue comme "la nuit des longs couteaux". Le gouvernement fédéral canadian n'a plus à demander la permission à la couronne britannique pour flouer le Québec, il peut le faire tout seul. Aucun gouvernement Québécois depuis 1982 n'a accepté de signer ce document.

Chambre 3 - L'entente du Lac Meech (1987)

La déception fut grande parmi les Québécois à la suite du premier référendum, ainsi que lors du rapatriement de la constitution. Brian Mulroney fit la plus belle tentative de récupération politique de l'histoire récente. Il se proposa d'intégrer le Québec dans la constitution canadian "dans l'honneur et l'enthousiasme". Petite révision historique: trois provinces se sont officiellement prononcées contre le
projet de rapatriement: le Nouveau-Brunswick, le Manitoba et Terre-Neuve. Le Québec avait cinq
demandes jugées minimales afin de ratifier le nouveau document constitutionnel. Chacune d'elles faisaient
ressortir le caractère distinct du Québec face au ROC, et bien sûr ça a causé des remous un peu partout "a mare usque ad mare". L'une d'entre elle accordait un droit de veto eu égard à certains amendements de la constitution. Bien sûr, aucune autre province ne voulait accorder au Québec un droit unilatéral de modification de la constitution. Par contre, la Supprime Court of Canada a reconnu la légalité du
rapatriement unilatéral de la constitution, même sans l'assentiment du Québec. Les médias anglophones de partout au pays traitaient les francophones du Québec d'irresponsables, de bébés gâtés, de racistes et même de traîtres. Garry Filmon, le premier ministre du Manitoba de l'époque ,affirme que de "reconnaître que le Québec est une société distincte [ ] c'est aller tout droit vers la séparation du Québec."

Voici, en condensé, les cinq demandes du Québec:
1. Une reconnaissance du Québec comme société distincte et de l'existence du fait français
2. Que le Québec dispose d'un droit de veto à l'égard de certains amendements importants à la Constitution
3. Le droit de retrait d'une province, avec compensation, de tout programme initié par le gouvernement fédéral dans un domaine de compétence provinciale
4. Une reconnaissance accrue des pouvoirs provinciaux en immigration
5. Que les trois juges québécois de la Cour suprême du Canada soient nommés par le gouvernement fédéral sur proposition du gouvernement du Québec

René Lévesque qualifia cette entente de "beau risque". Cette attitude de soumission causa la démission
gouvernementale de députés et ministres influents tels Jacques Parizeau, Camille Laurin et Guy Chevrette.
Je passerai sous silence le deuxième référendum de 1995. Le parti libéral fédéral de Jean Chrétien avait pourtant brisé la loi électorale en dépensant neuf fois plus que la limite permise, en achetant ou en faisant construire des panneaux le long des autoroutes pour afficher l'option du Non, financé le tristement célèbre "Love-In", etc. Il y eu aussi l'inscription irrégulière de plus de deux cent mille (200,000) personnes sur les listes électorales. L'immigration au Québec, en 1995, a connu un bond spectaculaire de 87%, soit plus de
43,000 personnes. Jean Chrétien avait même affirmé lors de la commission Gomery que lorsqu'on est en guerre, on ne regarde pas le prix des balles. Le camp du Oui a perdu d'un peu plus de 52,000 voix. Certains diront que 50%+1 n'aurait pas été suffisant pour accepter que le Oui l'emporte. Pourtant, 50,6% fut suffisant pour accepter le Non.

Chambre 4 - La reconnaissance superficielle de la nation Québécoise (2006)

En 2006, le Bloc Québécois a déposé une motion à la chambre des communes à Ottawa qui demandait la reconnaissance du Québec comme nation. Ce geste s'en voulait un de défi, voire de provocation. Le but était de mettre les partis fédéralistes dans l'embarras, en supposant qu'ils refuseraient de reconnaître une
telle chose. La motion a été battue, sans surprise, par 233 voix contre 48. La surprise est apparue en novembre 2006, lorsque le parti conservateur a déposé une motion reconnaissant la nation Québécoise, en ajoutant au texte la phrase "au sein d'un Canada uni". Les libéraux se sont joints au gouvernement pour appuyer la motion, qui a passé à 266 contre 16. Que signifie cette motion ? Quels sont les impacts réels de cette reconnaissance que Maxime Bernier qualifiait "d'historique" ? Cinq ans plus tard, on constate bien l'ampleur de la considération du gouvernement Har-peur envers la nation Québécoise. Minoritaire ou non, crise financière ou non, cinq ans donnent amplement le temps de concrétiser une motion qui se veut
rassembleuse et pacificatrice. Si vraiment Har-peur voulait amadouer les Québécois, il aurait transféré des pouvoirs, éliminé des services en double, accordé une voix au Québec dans les négociations avec les pays étrangers, les exemples fusent. Et pourtant, rien.

Bien au contraire, depuis qu'il est au pouvoir le gouvernement Harper a déposé des motions pour:
1. augmenter le nombre de sièges à la Chambre des communes à Ottawa, réduisant d'autant le poids politique du Québec
2. permettre l'incarcération des mineurs dans des prisons pour adultes
3. accorder des réductions d'impôts aux compagnies pétrolières de l'ouest canadien
4. limiter la portée de l'engagement du Canada envers le protocole de Kyoto.
En mars 2011, le gouvernement Harper est accusé d'outrage au parlement - du jamais vu dans l'Histoire canadienne- et celui-ci force des élections pour ne pas faire face à un vote de confiance des partis de l'opposition. Le 2 mai suivant, Harper remporte ces élections et forme un gouvernement majoritaire sans l'aide du Québec (avec seulement 4 députés conservateurs sur 167), encore du jamais vu.

Chambre 5 - Le risque renouvelé

Depuis 1990, année de création du Bloc Québécois, le Québec avait élu majoritairement des députés bloquistes. L'idée d'avoir des ambassadeurs nationalistes au sein de l'organisation fédéraliste plaisait à bien des gens. Avec les années, la raison d'être de cette formation politique n'était plus autant de faire valoir la position du Québec, mais de "défendre les intérêts du Québec", acte que tous les autres partis à Ottawa se
vantaient de faire avec toutefois moins de convictions. Lors des élections de mai 2011, les Québecois ont massivement changé de registre politique et ont porté à l'opposition officielle un parti fédéraliste dont la renommé au Québec reposait sur
un seul homme et un seul visage, Jack Layton. Certains candidats, qu'on a qualifiés de "poteaux", n'avaient jamais mis les pieds dans leur circonscription électorale. Certains ont dûs quitter l'école pour prendre place à la Chambre des communes. Serons-nous vraiment bien servis par ces élus? Sauront-ils atteindre le niveau de professionnalisme que leur nouvelle vocation exige d'eux ? Sans mettre en doute leur bonne volonté,
l'auteur de ces lignes ne croit pas que leur talents combinés n'atteignent grand-chose.

Le BQ, NPD et le PLC n'ont pas de chefs actuellement. Le Bloc est relégué au rang de "groupe politique", n'ayant pas assez de députés élus pour être considéré comme un parti à part entière. Le NPD survivra sûrement ailleurs au Canada, mais l'illusion d'espoir est terminée au Québec. Le PLC continuera d'être le
PLC: pourri de l'intérieur et inclusif de tout le monde, sauf des Québécois.

5 chambres vides, le Québec est toujours là. La prochaine fois... doit-on encore jouer à ce jeu dangereux et sans issue ? Combien de chambres seront encore vides ? Craignons-nous l'inconnu à ce point qu'on préfère faire face à la mort certaine ?

vendredi 25 juin 2010

Trève de paroles, faites du bruit !

Notre système politique est basé sur le système parlementaire britannique, c’est bien connu. Nous sommes membres du « Commonwealth », terme qui veut dire « richesse commune » ou « propriété partagée ». La plupart des anciennes colonies britanniques ont fait partie, ou font partie de ce Commonweath anglais. Pour ma part, j’attends toujours de recevoir ma part des revenus de Buckingham Palace. Pendant ce temps, à chaque élection à l’Assemblée nationale, nos députés prêtent allégeance à la Reine d’Angleterre, Élisabeth Winsor II, dont le titre officiel au Canada est : « Sa Majesté Elizabeth Deux, par la grâce de Dieu Reine du Royaume-Uni, du Canada et de ses autres royaumes et territoires, Chef du Commonwealth, Défenseur de la Foi« . Quelle rigolade. Depuis que l’Assemblée nationale existe, nos députés, tous partis confondus, doivent s’agenouiller symboliquement devant la couronne du conquérant britannique et lui offrir leur loyauté.

Si tous les députés indépendantistes, de près ou de loin, élus aux prochaines élections générales refusaient de porter allégeance à la reine d’Angleterre et portaient, à la place, serment d’allégeance uniquement au peuple du Québec, voilà qui enverrait un message tonitruant à l’establishment canadian ! Imaginons 55 personnes*, démocratiquement choisies par la population, qui refusent de s’agenouiller devant la couronne britannique, prêts à paralyser complètement le fonctionnement de l’Assemblée nationale afin de démontrer leur déni de l’accroupissement perpétuel et leur volonté d’instaurer enfin un système politique qui représente réellement l’orientation sociale progressiste du Québec, voilà qui serait un geste éclatant de rupture d’avec les vieilleries anglo-saxonnes.

À fin de vous démontrer les bassesses que nos élus doivent endurer pour siéger à Québec, voici le premier texte que chaque député-en-puissance répète: « Je, (nom du député), jure [déclare solennellement] que je serai fidèle et porterai vraie allégeance à Sa Majesté la Reine Elizabeth II. »

Le deuxième texte est un peu plus étrange. Le voici, je commente après: « Je, (nom du député), déclare sous serment que je serai loyal envers le peuple du Québec et que j’exercerai mes fonctions de député avec honnêteté et justice dans le respect de la constitution du Québec. »

Étrange pourquoi ? Parce que le premier texte demande au député d’être loyal et de porter « vraie allégeance à sa Majesté la Reine », tandis que dans le deuxième le député ne doit qu’être loyal envers le Québec. Nous avons vu récemment à quel point les députés libéraux ont été « loyaux » envers le Québec.

L’allégeance d’un député ne peut aller vers son peuple, sa culture, son histoire ni son développement, seulement vers sa disparition, son assimilation, sa perte.

Par ailleurs, le deuxième texte dit que le député doit exercer ses fonctions « avec honnêteté et justice dans le respect de la constitution du Québec » . Cette phrase est anachronique, sinon carrément malhonnête; le Québec n’a pas, à proprement parler, de constitution ! Aucun gouvernement Québécois n’a même signé la constitution canadienne rapatriée de 1982 !

Le Québec doit se donner une constitution, même si elle doit être assujettie au pouvoir fédéral, afin de lancer les bases de son affranchissement. Une constitution est en fait une sorte de carte de visite pour la communauté internationale. C’est un texte fondateur qui annonce à la face du monde comment cette nation, ce pays fonctionne. Les pays membres de l’ONU auront sans doute plus de facilité à reconnaître la légitimité d’une déclaration unilatérale de l’indépendance du Québec si nous nous dotons d’une constitution en bonne et due forme auparavant. L’allemagne a un serment d’allégeance beaucoup plus noble et sincère. L’article 56 de la Loi fondamentale allemande dit : « Je jure de consacrer mes forces au bien du peuple allemand, d’accroître ce qui lui est profitable, d’écarter de lui tout dommage, de respecter et de défendre la Loi fondamentale [...], de remplir mes devoirs avec conscience et d’être juste envers tous. Que Dieu me vienne en aide ! » Le serment peut être prêté sans formule religieuse. Députés élus par le peuple, loyauté envers le peuple ! C’est pourtant simple !

Notons au passage qu’une des raisons de l’infâme épisode de la déportation des acadiens fût que ces derniers refusèrent de prêter allégeance à la couronne britannique. Environ 13000 personnes furent déracinés, arrachés de leurs terres à ce moment. Le temps de la peur et du fléchissement est terminé.

* Moyenne des députés élus du Parti Québécois depuis 1981

vendredi 21 mai 2010

Gérer à la petite semaine

Enfin, le gros bon sens s’est fait entendre (pour une fois) au gouvernement Charest. La ministre Courchesne va réintroduire les congés fériés dans le calendrier scolaire des écoles publiques et privées.

Rappelons-nous qu’en février, la ministre avait proposé une modification au calendrier scolaire à l’effet que les congés fériés seraient devenus facultatifs, ainsi que les fins de semaine ! La ministre a toujours défendu son geste en prétextant que ces congés étaient prévus dans les conventions collectives des enseignants de toutes façons. Les seules écoles qui voulaient être dispensées de ces jours fériés étaient les écoles privées confessionnelles, dans le fond. Pourquoi alors toucher à une loi qui s’applique à toute une nation ? Que certaines personnes ne fêtent pas Noël ou le jour de l’an, ça les regarde. Personnellement, j’ai hâte que le premier juillet redevienne un jour ordinaire. Mais au nom de quel principe rassembleur, de quelle valeur morale la ministre pouvait-elle retirer le 24 juin des jours fériés ? Le jour de la Saint-Jean-Baptiste est le jour national des Québécois, peu importe leur croyances, leur origine et leur langue. Qu’une ministre libérale les retire du calendrier pour accommoder quelques écoles dilettantes démontre bien le dédain que ce gouvernement porte envers la nation québécoise.

Si ces écoles ne se considèrent pas assez québécoises pour respecter AU MOINS le congé du 24 juin, il y a lieu de se poser de sérieuses questions quant à leur attachement à la société québécoise en général. Et le gouvernement voulait retirer ce congé du calendrier afin de leur permettre de ne pas respecter nos lois !

Le parti libéral a l’habitude de gérer le Québec à la petite semaine, comme on fait l’épicerie. Jean Charest et les ministres libéraux ont pris l’habitude de proposer des projets de lois inacceptables -mais toujours acceptables dans le sens des petits zamis- , en espérant que personne ne remarque. Lorsque la population se mobilise contre tel ou tel projet de loi, ils réajustent le tir ou se rétractent, la queue entre les jambes. À quand un gouvernement qui respecte la population ? qui respecte notre culture et notre histoire ? qui agit dans l’intérêt des générations futures ? À quand un gouvernement qui gèrera le Québec en grand peuple ? Et surtout, à quand un gouvernement qui gèrera le Québec de façon responsable ?

Une dette de siège ?

Le Québec va probablement bientôt subir une baisse de son poids politique au sein de la canadian confederation. En effet, le premier ministre de la nation voisine, Stephen Harper, propose d’ajouter des sièges à la chambres des communes afin de respecter la hausse de la population des provinces ayant connu la plus forte augmentation. La Chambre basse à Ottawa passerait de 308 sièges à 338, avec 18 allant à l’Ontario, 7 à la Colombie-Brittanique et 5 à l’Alberta. Le Québec, malgré l’arrivée de 45000 immigrants annuellement, n’aurait pas de sièges supplémentaires, et garderait donc ses 75 députés fédéraux.

Vous devinez bien que Gilles Duceppe, chef du bloc Québécois, hurle au scandale et exige que le Canada se plie à la volonté du Québec et qu’il lui accorde une représentation de 25% des sièges totaux de la chambre, soit 84,5 sièges. Disons 84. M. Duceppe voudrait que le gouvernement canadian nous fasse une fleur et nous cède 9 sièges gratuitement. C’est à croire que M. Duceppe ne connaît pas son histoire et ne se rappelle pas qu’à de multiples reprises, le ROC a ignoré les demandes du Québec, même les plus élémentaires. La Cour supprime moleste régulièrement la Loi 101 (plus de 200 fois depuis 1977), jugée pourtant essentielle à la culture québécoise par tous les francophones. De nombreux premiers ministres canadiens étaient des anti-francophones avoués et ne se vouaient qu’à l’assimilation totale vers la culture brittanique. Le Canada n’a pas l’habitude d’accommoder le Québec, pour prendre une expression à la mode.

Ceci dit, je trouve que c’est une excellente idée de respecter le poids démocratique des habitants des différentes régions canadiennes. En tant que nation, en tant que peuple, nous ne pouvons pas demander à une autre nation de faire une entorse à un principe fondamental de la vie en société moderne, nommément la démocratie, rien que pour nos beaux yeux. Voulons-nous vraiment être redevable à la nation voisine pour ses accomodements ? Voulons-nous rester à genoux et continuer de quêter pour avoir les miettes qu’on nous sert depuis toujours ? Bien sûr que non. Il est regrettable par contre que la hausse de la population du Québec n’ait pas été jugée suffisante pour justifier l’ajout de sièges. La démocratie a ses limites, surtout dans les mains du premier ministre fédéral actuel. Des miettes, je disais.

Ce qu’il nous faut, c’est plutôt d’accomplir la prochaine étape logique de notre émancipation nationale et se retirer complètement du système politique canadian en devenant indépendant. Un parti politique doit servir la démocratie et non l’inverse. La Parti indépendantiste propose une solution simple directe et absolument démocratique pour accéder à notre liberté. Pendant que les autres partis veulent perdre leurs énergies et leur temps et se penchent à la taille dans l’attente d’un troisième référendum, le P.I. propose une véritable alternative, l’élection d’une majorité de députés indépendantistes à l’Assemblée nationale et la déclaration unilatérale d’indépendance du Québec.

Levons le voile sur la laïcité

La plupart des grandes démocraties occidentales se font un point d’honneur de séparer la religion de l’État et se déclarent habituellement neutre au point de vue de la religion (on dit alors que l’État est laïc), histoire de créer un espace strictement humaniste et social dans les édifices et points de services gouvernementaux. La liberté de religion individuelle est assurée dans la Charte des droits et liberté du Canada, elle-même inspirée de celle du Québec. Les gens sont libres d’appartenir à la religion qu’ils veulent, et de pratiquer ses rites.

Beaucoup d’encre a coulé ces derniers temps à propos des « accommodements raisonnables », notamment de cette dame vêtue d’une burqa qui suivait des cours de francisation qui refusait de montrer son visage et qui exigeait que les hommes dans la classe lui fasse dos. La ministre Yolande James a du se prononcer sur le sujet, donnant finalement raison à l’école où les cours avaient lieu. La définition même du mot « raisonnable » est plus flou que jamais et l’application de son accommodement en est d’autant plus mal-aisé. Il est impensable que l’on demande à l’État de légiférer ou même simplement d’intervenir à chaque escarmouche, à chaque situation problématique. Il a été déterminé que l’État du Québec doit se donner un cadre légal qui viendrait poser les balises du vivre-ensemble de la société Québécoise.

La Loi 94 proposée par Jean Charest est la réponse -frileuse- à cette mise en question. La montagne a accouchée d’une souris! Le gouvernement Charest a manqué une occasion en or de nommer et d’expliquer les valeurs communes au Québec, et a choisi de courber l’échine en tentant de ne déplaire à personne, surtout à sa base grandissante de contributeurs électoraux d’origine étrangère. En gros, le projet de loi stipule qu’un employé de l’État ou un prestataire de services gouvernementaux doit avoir le visage découvert pour recevoir ces services. Au strict minimum, la personne peut montrer son visage momentanément et se recacher une fois l’identification de l’employé et du prestataire établie. Comme je disais, une souris.

Si nous poussons cet exemple à l’extrême, nous pourrions voir une femme en burqa -la prestataire de services- se présentant au bureau d’une autre femme en burqa -l’employée gouvernementale- qui se montrent réciproquement le bout du nez pour deux secondes et se recachent pour le reste de leur entretien. Complètement farfelu ! Est-ce là l’idée que vous vous faites du service gouvernemental ? De la société québécoise ? Je vous pose la question. À fin de comparaison, la Belgique pense interdire complètement le niqab et la burqa au nom de la sécurité publique.

Le gouvernement Charest avait la chance de poser les balises d’une véritable loi établissant les modalités du vivre-ensemble québécois. Or, rien ne s’y rapproche. Une souris.

Il y a lieu de se poser la question de pourquoi le gouvernement en place n’a pas posé ce geste. Depuis l’arrivée au pouvoir de Jean Charest en 2003, nous avons vu que notre premier ministre est capable d’être tranché et ferme sur certains sujets, notamment la hausse des tarifs de garderies, la coupure des prêts et bourses, la non-coupure de $5 milliards en impôts, la loi baîllon 142, son refus d’intervenir dans le scandale de la Caisse de dépôt, son refus de mettre sur pied une commission d’enquête sur la construction, etc. Pourquoi est-il si frileux cette fois-ci ? Simplement parce qu’il sait que s’il fait un pas de plus, un usager déposera éventuellement une plainte à la Commission des droits de la personne du Canada, cette plainte sera portée ultimement à la Cour suprême du Canada où la Loi québécoise se verra invalidée par des juges étrangers à notre culture, qui ne rêvent que de nous voir disparaître de la carte culturelle canadian. Soyons clair: Jean Charest n’a pas été plus loin parce qu’il a peur d’aller plus loin. Peur de se faire dire que sa loi est inconstitutionnelle, à l’instar de la Loi 104 concernant les écoles-passerelles privées. Peur de passer pour un chef d’État qui ne connaît pas sa place dans la canadian confederation . Peur de la réaction des provinces de l’ouest si jamais il tente de repasser au fédéral. Il fait donc le pari que sa petite loi passera sous la porte, sans vraiment déranger le ROC, et que les immigrants non-francophones auront quand même le goût de voter pour son parti de bon-ententistes copineurs fédéralistes.

Ce qui était en réalité une porte ouverte vers une constitution proprement québécoise se transforme finalement en exercice de relations publiques, où chaque intervenant tentera d’avoir l’air plus intelligent que les autres. Le grand perdant est encore le peuple québécois, tiraillé entre sa volonté d’accueillir les arrivants étrangers et son désir fondamental de survie culturelle.

La solution pour moi est claire: seule l’indépendance de notre nation québécoise nous donnera la légitimité d’enfin nous doter de lois et de guides sociaux qui ne pourront être rabroués par une autre autorité. Tout le débat de la laïcité ouverte, fermée, inclusive, modérée, etc. n’est qu’un voile cachant le vrai problème sous-jacent : notre inhabileté juridique de choisir nous-mêmes nos conditions de vie sociales. Peu importe le résultat du débat actuel, toutes les lois adoptées à l’Assemblée nationale du Québec peuvent être invalidées en Cour supprime du Canada. La gauche et la droite n’ont aucune importance ici, seule compte la soumission aux valeurs et aux principes d’Ottawa. Tous les partis qui accèderont au pouvoir dans un Québec-province seront assujettis à cette éventualité et devront s’y adapter en adoptant des lois qui ne dérangent pas trop l’occupant principal du 24 Sussex. La mollasserie est donc une nécessité, un prérequis pour tenir le pouvoir dans ces conditions.

Donnons-nous les moyens de gérer nos affaires, nos conditions de vie, notre culture, notre économie, comme n’importe quel autre pays. Se tenir debout n’est pas abaisser l’autre.

mercredi 28 octobre 2009

Pour qui il se prend, le mec ?

Jean Charest veut punir Sylvie Roy, députée adéquiste, pour avoir posé des questions au chef libéral concernant la visite de trois de ses ministres sur le bateau de Tony Accurso. Il veut lui infliger une peine rare et exemplaire, le retrait de ses privilèges de député, une procédure nommée "violation de privilèges".

Sylvie Roy aurait, selon notre premier sinistre, abusé de ses droits parlementaires, notamment celui de l'immunité parlementaire (voir l'Article 44 de la loi). Cette loi permet justement aux députés de l'opposition de poser des questions délicates afin d'aller au fond des dossiers, pour aller chercher la vérité. Cette vérité, le gouvernement de Jean Charest fait tout son possible pour la dissimuler profondément sous le tapis dans le salon bleu. Ce n'est pas pour rien que l'enquête sur la collusion entre l'industrie de la construction et la mafia est dans les nouvelles mais ne sera jamais mise sur pied; si un jour elle l'est, ils désigneront un bouc émissaire qui recevra 90% du blâme pour donner l'impression à la population que justice a été rendue. Ce pauvre personnage recevra aussi une généreuse compensation financière pour la dédommager. Suis-je paranoïaque ? L'avenir nous le dira.

Toujours est-il que l'immunité parlementaire existe pour une raison. En voulant la retirer de Mme Roy, JJ Charest viole lui-même un des principes de base du système parlementaire, la transparence. Peut-être que notre chef national devrait aller consulter le dictionnaire pour en saisir le sens, vu le nombre de dossiers où la transparence n'était qu'un mot sur une page, une parole dans le vent.

La réaction exagérée de JJ Charest me donne l'impression qu'il joue la vierge offensée. Force est de constater que c'est comme ça qu'il agit lorsqu'il ne peut pas imiter le Teflon™.

Jean Charest a dit que les trois ministres lui ont assuré qu'ils n'avaient pas mis les pieds sur le bateau de Tony Accurso. Bien sûr, il va dire que c'est la vérité. Mais nous, les citoyens, pouvons-nous les croire sur parole ?

mercredi 21 octobre 2009

Il nous faut des iPhone biodégradables

Deux grands courants traversent le monde occidental en ce début de millénaire. Deux courants qui façonnent le monde à leur manière, qui affectent tous les êtres humains foulant cette planète. Il s'agit, pour le premier, du tsunami technologique qui nous permet tous autant que nous sommes d'avoir accès aux dernières nouvelles de la Thaïlande, la dernière musique, notre localisation GPS au pouce près et la capacité de téléphoner notre ami Abdelakim vivant en Égypte dans un seul appareil qui tient dans le creux de notre main.

Nos amis d'enfance sont retrouvés sur Facebook, on partage nos pensées intimes et profondes sur Twitter, on dévalise nos artistes préférés avec LimeWire, on se divertit sur YouTube, on peut même regarder un long-métrage au complet si la durée de vie de notre pile nous le permet. De plus, les compagnies qui fabriquent ces gadgets fantastiques en inventent constamment de nouveaux, comme si le besoin était réel. Il est pratiquement impossible d'acheter un téléphone aujourd'hui. Même le modèle le plus de base vient avec une panoplie de fonctions qui rendraient jaloux les premiers ordinateurs de la NASA. En passant, saviez-vous qu'une calculatrice à 10 chiffres standard d'aujourd'hui possède plus de puissance de calcul que la première fusée qui s'est posée sur la lune ?

À chaque semaine, semble-t-il, une nouvelle "bébelle" est mise sur le marché qui est plus "cool", plus "flyé", plus indispensable pour rester connecté. Connecté à quoi ? Mais à tout le monde qui en possède, bien sûr. Que faire lorsqu'il est brisé, ou lorsque vous voulez le changer ? Il existe bien des endroits où on peut aller redonner ces appareils avec un semblant de respect pour l'environnement, mais la plupart du temps ils se retrouvent dans les décharges publiques, augmentant d'autant la pollution avec leur plastique, métaux lourds, verre, silicone et autres substances artificielles. Ce qui  m'amène à mon deuxième courant, notre mère à tous, notre bonne vieille terre.

Plusieurs organismes, parmi eux le gouvernement, se sont donnés comme mission de sensibiliser les gens dès leur plus jeune âge à l'environnement, à la nécessité de prendre soin des notre planète et à agir avec une philosophie à long terme afin de préserver autant que possible la qualité de l'air, de l'eau et de tout en général. Après tout, la vie n'est-elle pas le premier cadeau que l'on fait à nos enfants ?

Il me semble que ces deux courants sont principalement contradictoires, l'un allant à l'encotre de la réalisation de l'autre. On peut très bien gérer des dépotoirs avec un Blackberry, mais soyez assuré que le second se retrouvera dans le premier éventuellement.

C'est encore un phénomène de création de besoin et de choix responsable de consommation. Un ado de 14 ans a-t-il raiment besoin d'un cellulaire ? D'un Blackberry ? D'un Bluetooth ? Aurais-je vraiment besoin de visionner des vidéos d'écureuils faisant du surf ou d'un singe se grattant le cul dans le métro ? Jamais dans ma vie il me serait venu à l'idée de suivre un de mes amis avec un GPS dans ses déplacements à Montréal. Sur le mont Kilimanjaro, d'accord. Brossard ? Pas sûr. S'il a un problème, c'est à lui d'appeler, pas à moi de le surveiller. À quand les implants iPlant, directement sous la peau, avec mise à jour par prise USB dans le nez ? En option, une chaise spéciale permettant le rechargement de la pile, en s'assoyant juste de la bonne façon. Et je ne parle pas du add-on qui permet d'imprimer.

La race humaine espère sauvegarder la planète malgré tous les mauvais traitements qu'elle lui fait subir. Une chose est sûre, tant que nous ne parlons pas plus à nos voisins, toute la technologie du monde ne sera qu'un coup d'épée dans l'eau.

Tiens, je vous donne un devoir. Nommez votre voisin dans la maison de droite, et continuer jusqu'au bout de la rue. Après, faites la gauche. pouvez-vous les nommer tous ? Finalement, nommez vos amis sur Facebook. Combien vivent à plus de 50 km de chez-vous ?

Karl Marx disait que la religion était l'opium du peuple. Il ne savait pas à quel point il n'avait rien vu.