vendredi 28 décembre 2012

La fin de Gentilly II

Enfin, une page est tournée dans l'histoire nocive du nucléaire du Québec. La centrale Gentilly 2 cesse de participer au réseau électrique du Québec en date d'aujourd'hui. Cette centrale fournissait 675 mégawatts d'énergie (moins de 2% du total produit au Québec) mais surtout, elle a créée plus de 2500 tonnes de déchets radio-actifs, difficiles à gérer et pires à éliminer.

Les partisans du tout-au-nucléaire affirment que le Québec perdra une expertise en nucléaire. Erreur ! On gagne un expertise non pas dans l'exploitation, mais dans le démantèlement d'une centrale, chose encore plus rare dans ce monde. La centrale avait atteint la fin de sa durée de vie utile. Il est temps de la démanteler avant qu'elle ne devienne *plus* dangereuse et fragile.

Les pros-fissure disent que le Québec est en manque d'électricité, surtout au début de l'hiver, et que c'est une mauvaise idée de l'arrêter tout de suite. J'ai une grande vérité pour vous, les mecs: il y a une saison hivernale par année, et ça vient toujours plus vite que prévu. De plus, l'argument de surplus est très flexible dans la bouche de ces militants pro-mutation génétique. Quand ils veulent bâtir une nouvelle centrale, HQ est en manque d'énergie et doit "créer de la richesse". Quand il est question de hausser les tarifs, on se fait dire que le Québec est en surplus et que ça coûte cher, que chacun doit faire sa part. Lequel est-ce ? Hélène Baril de la Grosse Presse souffle le chaud et le froid à ce chapitre, défendant les deux vérités à quelques mois l'une de l'autre. Elle dit d'abord, le 10 octobre, que le Québec est en manque d'électricité et qu'on aura besoin de rouvrir la centrale de TransCanada Energy dès le printemps 2013. Ensuite, le 20 décembre, elle affirme qu'HQ aura des surplus d'électricité jusqu'en 2027. Ça doit coûter cher de fond de teint, avoir deux faces !

Au-delà de tous les arguments économiques, il est impossible de réfuter que le nucléaire pose des risques plus durables et plus dévastateurs que tout autre source d'énergie. Combien de barrages hydro-électriques ont cédé depuis 50 ans ? Il y a eu un barrage près de Monticello, Iowa (aucun mort), en 2010. Il y a eu un barrage à Zhoushan, en Chine (10 morts), en 2012. Il y a eu le barrage de Biso, Bulgarie (9 morts), en 2012. Et sûrement d'autres que je n'ai pas le temps de rechercher. À Chernobyl, il y a eu des centaines de morts, des milliers (millions?) d'irradiés à court terme et un nuage nucléaire a fait le tour de la terre, causant des dommages difficles à évaluer. Je défie quiconque de mettre un montant d'argent sur cela.

Je suis heureux de voir qu'au moins une promesse du PQ de Pauline Marois sera tenue, surtout si c'est celle-ci. L'énergie nucléaire doit encore être étudiée en laboratoire afin de développer des méthodes sécuritaires à court et long terme. Ça a pris près de 100 ans avant que le moteur à combustion interne atteigne un taux d'efficacité supérieur à 20%. Un moteur moderne est thermiquement efficace à 37% en moyenne. Donnons-nous le temps de développer et perfectionner des technologies éoliennes, solaires, maré-motrice, et que sais-je encore, qui pourront concurrencer les ressources fossiles et atomiques.

Le Québec a de grands cerveaux. Utilisons-les pour l'amélioration de notre pays et de notre avenir, pas seulement pour le portefeuille.