vendredi 30 janvier 2009

Les miettes du budget 2009

Le budget présenté par Monique Jérôme-Forget était frileux, tout le monde s’entend. Le PLQ attendait de voir quels bonbons Harper allait lancer au Québec, comme une otarie attend son poisson. Aucune mesure courageuse ni même créative dans le budget québécois, que du remplissage avec des idées ordinaires. Le chef du PLQ pensait pouvoir remplir son bas de laine avec la générosité canadienne et les retombées des mesures américaines. Tant qu’à vivre au dépens d’un autre pays, pourquoi pas deux ? Un chien qui quête à une table pour des miettes va vite comprendre que deux tables sont plus payantes. Eh bien, son chien est mort.

Le budget Flaherty a non seulement réduit la péréquation, mais laisse de côté certains secteurs qui auraient profité au Québec. Certains ont dit que Harper se vengeait de Charest pour ses propos pendant la dernière campagne électorale. Je crois que l’explication serait plutôt que Harper se fout éperdument du Québec. Si c’est une vengeance, il se venge de tous les francophones qui ont élu les 51 députés bloquistes à Ottawa. De ceux qui, sans nécessairement appuyer la coalition, appuyaient une solution de rechange au PLC. Harper affirmait même que les bloquistes étaient socialistes, que la coalition était un " pacte avec le diable ", en anglais, bien sûr. Donc pas de bonbons au Québec, que des mesures pour appuyer l’industrie automobile, les banques, l’industrie du pétrole. L’argent aide l’argent.

JJC ne pourra pas bonifier son budget avec les miettes du fédéral et il en est furax. Cette fois-ci, il n’a que ses mains de polichinelle sur le volant et ne pourra blâmer personne d’autre que lui-même de s’être attendu à mieux de la part d’Ottawa. Les miettes sont allées à d’autres tables, dans une autre ville. Nous devrons vivre encore au moins 4 ans avec ce semblant de chef qui accusait Mme Marois de mauvaise gestion pendant la campagne, même si ça fait 6 ans qu’il est au gouvernement. Peu ou pas de promesses tenues, des dizaines de milliers de fonctionnaires floués, des pans entiers de la population ignorés, JJC ne cesse de nous surprendre par son manque d’intégrité.

Nous avons 4 ans pour reconstruire la fierté nationaliste au Québec. Soit le PQ se réveille, et vite, soit un autre parti devra lui arracher les rênes de la mobilisation et diffuser l’information nécessaire pour éveiller cette fibre qui dort depuis trop longtemps. J’appuie toujours le Parti Indépendantiste, il est réellement le véhicule du changement social francophone en Amérique du nord.

Je n’en puis plus de voir mes chefs se prosterner devant la reine. De jouer les tapis au nom de la rectitude politique. De se tenir à genoux au lieu de marcher aux côtés des autres États autonomes.

Pas vous ?

lundi 26 janvier 2009

Charest dérape

Voici un texte publié sur Vigile.net. L'auteur est Patrice Boileau.
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Et il n’y a pourtant que ses mains sur le volant, à son vœu… N’était-ce pas ce que le chef libéral avait réclamé aux Québécois, lors du dernier scrutin général ? Ne leur avait-il pas demandé en effet d’expulser les partis d’opposition du cockpit ?
Sauf que Jean Charest a oublié qu’il ne peut pas se débarrasser d’une grosse paire de menotte qui nuit à sa conduite des affaires de l’État québécois. L’auteur de ces lignes l’a déjà évoqué lors d’une précédente chronique où il ironisait au sujet de « l’impossible cohabitation » que le premier ministre du Québec déplorait, en imputant le blâme au PQ et à l’ADQ. Au sortir de sa rencontre la semaine dernière avec Stephen Harper ainsi que ses homologues des provinces et des territoires, le leader libéral n’a eu d’autres choix en effet que de condamner vertement le manque de souplesse du chef de l’État canadian.
Il aura beau faire le dos rond, Jean Charest s’amuse dans cet autre épisode de lutte opposant Québec et Ottawa. Assurément l’ingrédient principal qui caractérise le cadre constitutionnel qu’il affectionne tant ! Il a même créé le Conseil de la fédération afin de ranimer « les négociations à douze » auxquelles ne croyait plus Robert Bourassa ! Un système politique auquel il ne veut rien changer parce que le « fruit n’est pas mûr », pendant que son interlocuteur à Ottawa ajoute que le terrain n’est pas fertile pour entreprendre quelques réformes que ce soit…
Pourtant, des sièges supplémentaires aux Communes seront bientôt attribués à l’Ontario et à des provinces de l’Ouest. Le poids politique du Québec risque aussi d’être amoindri au Sénat. Il y aura formation d’une agence pancanadienne de réglementation des valeurs mobilières, même si les députés de l’Assemblée nationale s’y opposent. Enfin, le montant de l’enveloppe de péréquation en provenance d’Ottawa sera diminuée, suite à l’utilisation de nouveaux paramètres économiques, malgré la colère de Jean Charest. Le Canada se transforme donc, même s’il n’y a pas de ronde constitutionnelle. Et il se modifie dans le sens contraire des intérêts du Québec… pourtant dirigé par le gouvernement le plus fédéraliste des dernières décennies.
Le premier ministre du Québec a perdu tout rapport de force face au gouvernement canadian. Il l’a abandonné lors du scrutin de 2007, alors qu’il a consenti de stupides baisses d’impôt à même un « arrangement financier » fraîchement envoyé par Stephen Harper. Jean Charest a ainsi très mal paru, à la dernière élection, en affirmant publiquement que le déséquilibre fiscal n’était toujours pas réglé. Sa ministre des Finances, Monique Jérôme-Forget, n’a pas brillé davantage la semaine dernière en dénonçant la diminution de la contribution fédérale en matière de péréquation, elle qui avait pourtant affirmé l’automne dernier être en mesure de l’amortir grâce à sa fameuse marge de manœuvre. Une déclaration maladroite que le gouvernement Harper s’est empressé de lui rappeler…
La député libérale de la circonscription de Marguerite-Bourgeoys n’en est pas à sa première déclaration qui laisse pantois les Québécois. Ceux-ci l’ont été tout autant lorsqu’ils l’ont entendue affirmer que les finances publiques pourraient possiblement enregistrer un déficit budgétaire à la fin du prochain exercice budgétaire. Le bras droit de Jean Charest avait pourtant été formelle en campagne électorale : le déficit zéro serait maintenu. Au fond, personne ne l’a crue au Québec. En fait, tous sont convaincus que le manque à gagner frappera plutôt le présent budget et le prochain… Ainsi, la chimère voulant qu’une seule paire de main sur le volant assure une bonne gestion des fonds publics n’a persuadé personne. Et le Parti libéral a obtenu malgré tout une majorité de députés !!!
Ce paradoxe découlerait-il du fait que Jean Charest a simulé efficacement un comportement nationaliste ces derniers mois ? La bravade qu’il s’offre envers Stephen Harper depuis que ce dernier a visité Mario Dumont dans sa circonscription en 2007, a semblé plaire à des Québécois. Son approbation à un prochain budget fédéral sans baisse d’impôt confirme son appui subtil aux partis désireux de former une coalition, soutien qui avait déjà pris forme suite à la bourde idéologique de Stephen Harper avant Noël. En déclarant en décembre dernier que la présence du Bloc québécois à Ottawa est légitime, Jean Charest a en effet annoncé ses couleurs.
Le ton belliqueux du chef libéral est néanmoins sans danger pour l’unité canadienne, puisqu’il n’y aura aucune élection québécoise avant quatre ans. La stabilité politique que demandait Jean Charest aux électeurs s’avère finalement son pire ennemi. Car l’homme n’intimide plus personne au Canada anglais. Stephen Harper investit toutes ses énergies en Ontario où il s’apprête à faire pleuvoir des milliards sur l’industrie automobile. Le nouveau chef du PLC, Michael Ignatieff, ne peut de son côté se permettre une trop grande camaraderie avec le premier ministre du Québec au risque de payer le prix électoral dans la province qu’il habite. Le nouveau chef de l’Opposition à Ottawa doit aussi faire très attention au type de relation qu’il compte établir avec Gilles Duceppe. Souscrire au rétablissement de l’ancienne formule de péréquation qu’exige le leader bloquiste au grand plaisir de Jean Charest, pourrait heurter les canadians qui, déjà, sont très peu enclins à appuyer l’idée d’un gouvernement de coalition.
Jean Charest ne peut miser finalement que sur la formation souverainiste pour défendre le Québec à Ottawa. Son image de grand protecteur de l’unité canadienne va en souffrir. Si l’homme caressait secrètement l’espoir de retourner à Ottawa dans le but de diriger le Canada, vaut mieux qu’il y renonce prestement. Le chef libéral a plutôt intérêt à s’attacher solidement à son siège de premier ministre parce que son dernier mandat ne sera pas de tout repos. Son « gouvernement de stabilité » virera à la paralysie grâce au système fédéral qu’il chérit tant. Immobile il sera, dans cette tempête économique qui se lève, parce que sans moyen véritable pour l’affronter.
Tout s’écroule autour de Jean Charest, depuis sa courte victoire électorale. L’ensemble des promesses que son gouvernement a présenté durant le scrutin, a été discrédité lors du pitoyable énoncé économique présenté par sa ministre des Finances, jeudi dernier. Comble de malheur pour le très provincial chef de l’État québécois, l’aide attendue d’Ottawa risque de ne pas être à la hauteur de ses espérances. Comme quoi, celui qui voulait être seul aux commandes de l’État québécois afin de lui imposer une trajectoire fédéraliste, l’aura condamné aux dérapages.

Patrice Boileau

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Et vlan dans les dents. Maintenant, tous ceux qui ont voté pour les libéraux en décembre, allez dans votre chambre et ne sortez que quand je vous le dirai. Vous êtes punis ! Vous devrez réfléchir sur le mal que vous avez fait au Québec et m'écrire 400 fois : "Le fédéralisme canadien est cancérigène. Vive l'air pur de la liberté !"

vendredi 16 janvier 2009

Un chausson avec ça ?

Ces quelques dernières semaines et celles qui vont venir sont parmi les plus longues de l'année. Pas seulement à cause de la durée d'ensoleillement qui s'allonge à pas d'escargot cul-de-jatte, mais à cause de la redondance des canaux de nouvelles. C'est bien dommage ce qui se passe dans la Bande de Gaza, mais désolé, je ne me sens aucunement concerné. Nous côtoyons quotidiennement nos ennemis politiques sans se lancer des rocquettes par la tête. Palestiniens et juifs, prenez des notes. Je compatis avec les familles des victimes civiles des deux côtés de la clôture. Les militaires partout sur la planète devraient s'amuser entre eux et garder égoïstement les engins destructeurs pour leurs camarades en uniformes. Après on se surprend que les jouets les plus vendus dans les magasins ont souvent une forme de fusil (à eau, à disque, à fusée de mousse, à bulles, peu importe).

De retour chez nous, on attendait les 3 jours de l'Assemblée nationale pour connaître les plans pour l'économie de Capitaine Canada. Avant la campagne, il nous cassait les oreilles avec la gravité de la crise économique mondiale. Pendant la tournée électorale, il répétait (comme une cassette, diraient certains) inlassablement que le gouvernail devait être tenu par une seule paire de mains, que cette crise exigeait des mesures concrètes d'un gouvernement stable. Depuis, le néant. D'accord, le congé des fêtes a pas mal ralenti le tempo des nouvelles politiques nationales.

Quelques observations:
Primo: Si vraiment il tenait à s'attaquer à l'économie, il n'aurait pas déclenché des élections, mais aurait fait front commun avec les partis de l'opposition, comme ils l'avaient offerts. Une élection implique nécessairement un réarrangement de cabinet, donc une pause avant le début des travaux parlementaires d'à peu près 3 mois. On a payé $83 millions pour se faire dire d'attendre 3 mois avant de s'occuper de l'économie. Pendant ce temps, des compagnies ferment, des propriétaires perdent leur maison, des artisans doivent cesser de produire, les industries se cherchent des solutions et des alternatives pour contrer cette crise. Charest, lui, a l'air de s'en foutre.

Secundo: John James Charest convoque l'Assemblée nationale pour 3 jours de séances, soi-disant pour traiter de choses importantes. Aux jours 2 et 3, Môssieur file à l'anglaise et se rend à 'Tawa pour un meeting avec les autres Premiers ministres provinciaux. Qui veut parier que cette rencontre était prévue bien avant l'annonce des 3 jours de convocation de l'A.N ? Johnny préfère prendre soin de ses relations avec les autres PM, histoire de préparer son éventuel retour en politique fédérale.

Tertio: Le budget tant attendu est enfin présenté. Au menu, les mêmes promesses qu'avant la campagne, aucune mesure de stimulation de l'économie mis à part les crédits d'impôts pour les rénovations, au maximum $2500 par maison, déductible sur le rapport de 2009, donc payable en 2010. Non mais quel effort prodigieux d'imagination et de créativité ! Un peu plus et il nous disait de cacher notre petit change dans un pot de sucre ! Monique Jérôme-Forget dit vouloir attendre le dépôt du budget Harper et les mesures de Barack Obama avant d'aller plus loin. Quand Charest parlait d'une paire de mains sur le gouvernail, je pensais au moins qu'il allait s'agir des siennes, pas celles du président des USA.

Quatro: Charest devra choisir un nouveau président pour la CDP. Synchronisme parfait ! Il rentre majoritaire à Québec, nouveau président américain, Sarko est bien en place, Harper doit filer doux avec le Québec s'il veut rester dans la chaise du patron, et en prime, une crise économique sur laquelle il pourra blâmer toute perte financière future. Il peut donc graisser des pattes, lubrifier son passage vers 'Tawa tranquillement pas vite. Il a quand même 4 ans pour le faire.

Tout un chef. L'intégrité du chef du parti Libéral pourrait être contenu dans un dé à coudre.

Franchement, y a pas de quoi être fier d'avoir voté Libéral.