jeudi 27 mars 2008

Peuple, ou sujets ?

Depuis l’annonce de Stephen Harper, nous sommes maintenant un peuple. Dans les yeux des Québécois, par contre, nous avons toujours été un peuple; nous n’avions pas besoin de se le faire dire par le cowboy à Ottawa. Le cowboy a ajouté : « Dans un Canada uni ». Ça change quoi, d’ajouter ça ? Un peuple cesse-t-il d’être un peuple si on change les pays autour ? Bien sûr que non. Serions-nous autant un peuple si chaque province était indépendante ? Bien sûr que oui, probablement même plus.

Nous sommes une société distincte, une nation, un peuple à part des autres au Canada. Nous avons notre propre culture, nos propres coutumes, notre gastronomie typique, notre style de vie bien à nous. Nous ne sommes pas canadiens. Nous ne sommes pas états-uniens. Nous sommes Québécois.

Nous avons des ressources naturelles qui font l’envie de bien des pays développés. Nous avons des écoles et des laboratoires de recherche de niveau mondial. Nous avons des artistes qui font rayonner notre pays partout sur la terre. Nous avons l’ambition et la détermination d’accomplir notre destinée. Nous sommes Québécois.

Certains me diraient : « Pourquoi tu parles de ça ? C’est vieux cette nouvelle-là ! » Ce à quoi je réponds : Qu’est-ce qui s’est fait pour l’indépendance depuis ? Des études qui démontrent que le français est en perte de terrain, le PQ qui se met en mode « jasette » (c’est Jeannette Bertrand qui est chef maintenant ?) , des écoles anglophones qui courtisent et gagnent des étudiants Français, plus de soldats Québécois qui vont se faire tuer en roulant sur des mines en Afghanistan, Paul Desmarais qui reçoit la légion d’honneur (!) et bien d’autres. Rien ne montre que la reconnaissance de Harper de la nation Québécoise n’a changé quoi que ce soit.

Ça va prendre du brasse-camarade.

lundi 17 mars 2008

Le péage sur nos routes

Le péage était simple autrefois. Aujourd'hui, ça prendrait un système informatique hautement sophistiqué pour gérer la distance parcourue, retracer le propriétaire, envoyer la facture, suivre le paiement et surtout, sans alourdir le système juridique (Bonne chance !) Théoriquement, c'est possible.

Sauf l'hiver, quand la neige recouvre tout l'arrière des voitures, incluant la plaque. Sauf lorsque la voiture est volée (d'accord, c'est une exception). Sauf lorsque c'est une voiture diplomatique (ou celle à Julie Boulet). Sauf lorsque la voiture parcourt un trajet qui ne rencontre qu'une seule caméra; comment savoir le kilométrage parcouru ? Sauf lorsque le logiciel n'est pas assez performant pour faire la différence entre une plaque Québécoise "SEF 860" et une étrangère "8EF 66O". Qui recevra la contravention du Schumacher allemand ? Je prends pour acquis bien sûr que ces appareils super-performants vont résister au froids hivernaux, aux tempêtes, au verglas, aux déneigeuses, aux poids lourds qui ont parfois des chargements trop hauts, etc. Notre bon gouvernement Libéral va penser à tout ça, j'en suis certain. Et moi je suis Elvis Presley, revenu de la tombe.

Taxer l'essence est une idée vieille et surutilisée. On veut nous faire avaler que chaque phase du cheminement du but jusqu'à la pompe n'est pas si payant, et les pétrolières ne cessent d'engranger des profits plus faramineux à chaque trimestre. J'ai demandé de déposer mon salaire directement dans les poches de ESSO et Paie-Trop Canada, ça va me sauver du temps.
Ma solution préférée, sans rire: taxer les gros maudits VUS qui n'ont jamais mis les roues dans le sable. Les Yukon, Eddie Bauer, Hummer et autres calamités routières achetées par pur plaisir de se payer du luxe. Une entreprise de construction qui charge son Ford 3500 à tous les jours pour le travail, pas de problèmes. Un avocat de la rue Peel qui se paie un Jeep Liberty pour aller de son loft à son bureau, taxe moi ça pi ça presse.

La solution n'est jamais simple dans une société démocratique. Souvent, par contre, ceux qui ont l'argent tendent à vouloir le garder et ceux qui n'en ont pas tendent à perdre le peu qu'ils ont. Combien on parie que nous verrons les premières caméras dans 2-3 ans ?

lundi 3 mars 2008

VISA - Plus rien ne va !

Si vous êtes un investisseur et que vous voulez acheter des actions de la compagnie de cartes de crédit VISA, vous devrez rencontrer 2 critères. Premièrement, vous devrez attendre que la compagnie entre en bourse, ce qui devrait arriver dans les prochaines semaines. Deuxièmement, vous devrez ne pas être Québécois. VISA ne s’est pas donné la peine de respecter les lois Québécoises et produire de documents financiers en français, ni même bilingue ! Ils vont prendre l’argent de n’importe qui, mais des Québécois ! Amenez les investisseurs de Toronto, Vancouver, Yellowknife, Flin Flon, Charlottetown, Wabush, pas problème ! Mais ils refuseront les investissements de gens de Montréal, Granby, Gaspé, Rouyn et Rimouski.

VISA s’attend à récolter 19 milliards de dollars avec cette mise en bourse. Combien pensez-vous qu’ils espèrent en retirer ? Quelle part retournera aux investisseurs ? 0$ au Québec, on sait au moins cela.

C’est ce que je recommande de dépenser en utilisant votre carte VISA, au moins jusqu’à ce qu’ils corrigent la situation. Si vous avez une autre carte de crédit, prenez celle-là.

BOYCOTTEZ VISA !

J’attend de voir le développement de cette histoire et si je vois que rien ne se passe, je passe les ciseaux dans ma VISA et je leur envoie les morceaux avec une lettre explicative, ainsi que toutes les découpures de journaux pertinentes.

J’y vois encore une fois un dédain envers les francophones, une mise à l’écart des contributions (dans ce cas financières) des francophones, un refus de faire affaire avec les francophones inexcusable. Je tiens à préciser que le seul parti au Québec qui ne s’est pas prononcé contre cette décision de VISA est le parti Libéral, qui juge que ce n’est qu’une décision d’affaires, que le choix de filtrer leurs investisseurs leur revient de droit. Encore un exemple de bonhomie et d’acoquinage avec la Big-Business anglophone.

Parlez-en. Ce n’est pas tout le monde qui lit les pages « Économie » dans les journaux, et je n’ai pas entendu beaucoup de cette histoire aux nouvelles à la télé.