mardi 9 septembre 2014

La Constitution du ROC

Pourquoi avoir peur de rouvrir la Constitution si c'est le document fondateur ? Ce document devrait être le ciment qui tient un pays ensemble. Au Canada, c'est plutôt le Duct tape qui rafistole un rafiot percé.

C'est peut-être le signe que ce document fondateur est plus problématique que pratique. Les conditions nécessaires pour ouvrir la Constitution sont formidablement difficiles à remplir. Il faut l'assentiment de 7 provinces différentes, représentant un total de 50% de la population du Canada. Chaque province veut avoir son mot à dire, chacune a ses revendications, chacune a sa réalité économique, sociale et culturelle. Avec 10 provinces et 2 territoires, des métropoles et des villages hyper-isolés, admettons que de réussir à rassembler tout ce monde derrière un projet commun est moins facile que de convaincre un vampire de devenir végétalien.

Philippe-Flop Couillard dit qu'il faut "réaffirmer" le "pacte" entre le Québec et le ROC. Pour "réaffirmer", il faut déjà qu'il y ait eu affirmation. Or, le Québec n'a jamais signé cette Constitution. Le Québec n'a jamais affirmé vouloir appartenir au Canada. En 1867, le document fut signé par les politiciens et les grands propriétaires terriens, sans avoir consulté la population. En 1982, le Québec s'est fait floué de la pire façon qui soit; la nuit, en catimini. Le Premier ministre de l'époque, René Lévesque, n'a jamais signé le chiffon Trudeauiste, ni aucun autre Premier ministre depuis. Même Jean Charest, grand fédéraste s'il en est un, a toujours reconnu le piège à cons qu'est la Constitution Canadian, et est toujours resté loin des débats constitutionnels. Du moins, en ce qui concerne sa signature.

Jamais le peuple du Québec ne s'est fait demander son avis sur cette question pourtant fondamentale. Philippe Couillard veut impliquer, voire imbriquer le Québec encore plus profondément dans le miasme Canadian sans consulter la population, ce serait la troisième fois. De deux choses l'une : soit il se considère comme faisant partie des bâtisseurs de peuple (d'où une certaine jalousie envers René Lévesque), soit il considère les Québécois comme des pions qu'il peut manipuler à loisir selon ses ambitions. Dans les deux cas, je dis NON. C'est bien le premier référendum où je répondrais non, d'ailleurs.

L'union canadian n'a pas été conçue pour satisfaire les besoins du Québec de toutes façons.
Citation : "Cette résistance fit peur et John A. MacDonald, après avoir pourtant laissé promettre un plébiscite sur la confédération, décida de reculer. Il mentionne d'ailleurs dans une lettre adressée à Leonard Tilley le 8 octobre 1866 que s'il avait convoqué les Chambres, il y aurait eu débats; en mentionnant qu'ils appuyaient les résolutions de Québec, sa défaite électorale aurait été inévitable. Il ajoute que s'il laisse sous entendre que les discussions peuvent se poursuivre, le Bas-Canada en entier se mobilisera et que ce serait la fin de la constitution. La constitution sera donc imposée au peuple sans aucun vote populaire."
http://fr.wikipedia.org/wiki/Conf%C3%A9d%C3%A9ration_canadienne

En d'autres termes, vu que le Québec dirait non, on va leur faire en cachette. Bravo ! Et nous sommes un des peuples fondateurs à cause de cela ? Belle mentalité....

Ce n'est pas du repli sur soi que de refuser de s'enchâsser dans le KKKanada. Ce serait comme mettre un animal en cage et lui dire : "Maintenant, tu es libre." Le Québec a toujours agi comme si sa signature était au bas du document maudit. Et les francophones du Québec savent bien que la Cour Supprime a préséance divine sur leur Loi 101. Plus de 200 fois.

La seule, vraie méthode d'affirmer la différence du Québec, son caractère unique, sa culture, son Histoire, c'est de devenir indépendant. Loin d'être un repli, c'est plutôt une ouverture au reste du monde, une déclaration de maturité et d'existence.