mercredi 28 mai 2008

Les origines du Dr Fléau

Tout le débat autour des accomodements (plus ou moins) raisonnables a eu le mérite de semer dans l'imaginaire des gens ce qu'est un Québécois. Qu'est-ce qu'un Québécois de souche ? À quel moment deveint-on Québécois ? L'avion doit-il être atteri, ou seulement dans l'espace aérien Québécois pour que les immigrants à bord soient tous naturalisés ? Une personne à Taiwan qui pense très fort au Château Frontenac devient-elle Québécoise automatiquement ? La réponse varie selon la personne à qui l'on demande, c'est à dire selon la vision politique du territoire Québécois que cette personne a. Je ne peux que vous exprimer la mienne, alors voici:

Primo, il est important de savoir que je suis la 23ième génération de ma famille né en sol Québécois. Mes enfants sont donc la 24ième. Mes ancêtres, deux frères, sont arrivés en Nouvelle-France en 1634. J'ai peut-être du sang autochtone dans les veines, mais la généalogie a certaines limites et l'on a pas pu retrouver toutes les informations sur toutes les générations depuis cette époque, alors je n'en suis pas absolument sûr. Disons que c'est probable, mais je sais que ce n'est pas arrivé dans les 5 dernières générations d'avoir un indien dans la famille.

Deuxio, ma famille n'a jamais été dans l'argent, c'est à dire que de tous temps, ma famille a connu les joies et les peines d'un labeur de fermier, d'artisan, de marchand, d'honnête travailleur qui se lève tôt pour mettre du pain sur la table. Je respecte énormément les travailleurs manuels, il y a une fierté à construire quelque chose de solide pour les enfants de demain. Ceci dit, j'ai aussi un billet de loterie dans mon portefeuille, on sait jamais.

Tertio, je suis agnostique mais ai été élevé dans un milieu catholique croyant, et j'en ai donc les valeurs aujourd'hui. Je crois que chaque personne a le droit de pratiquer la religion de son choix, en autant que cette pratique ne brime pas la liberté des autres de pratiquer la leur, et la pratique chez eux, à la maison. Si Dieu est partout, il est chez vous, allez le trouver si vous voulez. L'espace public (institutionnel, scolaire, médical, récréatif, culturel, etc.) doit rester laïc.

Quatro, je suis une personne profondément rationnelle. Je ne souscrit à aucune philosophie sans l'avoir décortiquée au préalable, et je n'ai aucune peine à dire que je peux avoir tort, ou que mes idées sont erronées. Dans la situation qui nous concerne, je ne crois pas qu'il y ait de vrai ou faux, de noir ou blanc. Tout est dans les tons de gris, les nuances.

Les Québecois se battent depuis 4 siècles pour rester qui ils sont. Le français est une des pierres angulaires de notre identité, à l'instar de la religion catholique. S'affirmer n'est pas renier l'autre. Les immigrants doivent savoir et se rendre compte de la spécificité du territoire Québécois et des ses moeurs et coutumes, et au moins tenter de les comprendre, sinon les embrasser. Je ne préconise pas un lavage de cerveau, mais une conscientisation organisée, structurée, visant à harmoniser l'intégration de ces gens au sein de la communauté.

Oui, le Québec peut et doit accueillir du sang neuf, des idées et des talents frais. Mais pas au péril de la survie de la culture que nous défendons depuis si longtemps. Pas en poussant du revers de la main les sacrifices que tant de gens ont fait depuis 400 ans.

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