mardi 5 février 2008

Paie-trop Québec ?

Cette histoire date de mai l'an dernier, mais elle n'a pas fait grand bruit jusqu'ici, et je crois qu'elle mérite qu'on se penche dessus. Lire l'article en ligne du Devoir ici.

Le Canada est membre de l'ALENA, c'est bien connu. Le Canada est un pays exportateur net de pétrole, c'est aussi bien connu. Le lien entre ces deux faits est qu'il y a une clause de proportionnalité dans l'ALENA (voir l'article 605, alinéa a) qui stipule que les partis en cause doivent assurer l'un à l'autre le maintien de la part des biens et services que le libre marché lui a assuré antérieurement. En clair, si le Canada exporte 40% de son pétrole aux ÉUA pendant 36 mois et que la situation économique est bonne, le jour où l'économie prend le bord des poubelles le Canada va être obligé de continuer à exporter la même proportion aux ÉUA pendant la même période. Comme le Canada produit beaucoup moins de pétrole que les États, mais que les États ont un apétit énergivore démesuré par rapport à nous, il va nous rester moins de pétrole pour chauffer nos maisons en hiver. La proportion n'est pas de 40% non plus, c'est 66,6%.

Voilà qu'un économiste, Gordon Laxer, propose des pistes de solution pour contrer une telle éventualité. Voir son article dans le Globe and Mail ici, le texte de sa présentation ici, et sa présentation PowerPoint présentée à une réunion de commerce internationale à la chambre des communes ici.

De plus, le pétrole Canadien de l'ouest vient des sables bitumineux, sûrement l'entreprise la plus polluante qui existe, mis à part peut-être les scandales des Libéraux. Chaque jour, des millions de tonnes de gaz à effet de serre s'échappent des plaines de l'ouest, afin d'extraire du pétrole tout aussi polluant, 66,6% duquel qui est acheminé chez nos voisins du sud.

Quel est le rapport avec le Québec ? Devez-vous le demander ? Le pétrole que l'on importe arrive déjà à Montréal. Notre métropole a les infrastructures pour emmagasiner une réserve de pétrole d'au moins 90 jours pour le Québec, tel que les autres pays font. Un Québec indépendant ne se plierait pas à la clause de proportionnalité, à l'instar du Mexique, nous rendant effectivement énergiquement autonome, et exportateur net grâce à notre réseau hydroélectrique, et qui sait, éolélectrique.

Petite note sur le port de Montréal; nous avons dans notre cour arrière un des plus efficaces, des plus importants médium de transport international. Pratiquement tout ce qui nous arrive de l'Europe, l'Afrique et de l'Amérique du sud passe par Montréal. Imaginez maintenant une taxe de manutention, une douane maritime imposée sur toute cargaison dont la destination finale n'est pas sur le territoire du Québec. Avec 20 millions de tonnes métriques par an, ça ne prend pas un gros pourcentage pour être rentable rapidement.

Le Québec peut produire de l'énergie propre, nous sommes connus dans le monde pour notre expertise hydroélectrique. Nous avons la porte d'entrée maritime du continent sur notre territoire. Nous sommes un peuple fier, fort et plein de gros bon sens. L'indépendance n'est que du gros bon sens.

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