lundi 21 avril 2008

La décoration intérieure, Star Trek et les AutresMondistes

J’ai toujours été convaincu qu’il existait de la vie ailleurs dans l’univers. Je n’ai pas de preuves, bien sûr, mais quel gaspillage d’espace ce serait si nous étions seuls. Tout un univers pour notre petite planète. Quelqu’un aurait mal géré son stock de molécules de carbones, d’après moi. Regardons la vision que nous avons eu des autres mondes au cinéma et à la télé. Je prends pour exemple les émissions de Star Trek (anciennes et récentes), Star Wars, StarGate, Battlestar Galactica, et le plupart des films sortis en salle depuis le début du siècle.
Presque sans exception, presque, lorsqu’on atterrit sur une planète étrangère, tous ses habitants se ressemblent. Une seule couleur de peau, une seule religion, un seul mode de vie, etc. Aucun des problèmes d’identité qui affligent notre espèce humaine ici-bas ne semble apparaître là-haut. Qu’est-ce qui fait que nous imaginions les autres comme étant uniformes et homogènes, tandis que nous baignons dans la diversité et le mélangisme culturel.

Peut-être avons-nous le goût, le désir de n’être qu’un, de n’avoir qu’un cadre de référence. Peut-être sommes-nous fatigués de débattre chaque petite différence entre les groupes ethniques dans notre société occidentale – je spécifie ici occidentale parce que je ne connais pas assez le cinéma et télévisions asiatique, africain, arabe, etc. pour me prononcer – que nous projetons cette image idéalisée sur le grand écran pour nous convaincre que c’est possible d’atteindre cette uniformité ou cette cohésion. Je ne crois pas que ce soit possible, non plus que je le veuille. J'aimerais bien, par contre, la fin des guerres et le début de la bonne entente entre les peuples, dont nous sommes un brillant exemple.

Je compare des fois le Québec à une maison et les Québécois à ses habitants. Les immigrants qui arrivent au Québec deviennent des colocs, qui viennent ajouter leurs boîtes de bouffe aux côtés de nos boîtes de bouffe, leurs meubles aux côtés de nos meubles, leurs rideaux aux côtés de nos rideaux. Si je poursuis cette comparaison, j’affirme que les meubles des autres colocs peuvent très bien s’agencer avec les nôtres. D’autres agencements peuvent donner le goût de redécorer. Bien sûr, cette allégorie a ses limites. La poutine n’est pas menacée par le couscous ni par le riz au gras (c’est très bon, en passant). La musique d’un Richard Desjardins ou d’un Paul Piché ne souffrira pas si on le compare à la musique de quart-de-ton indienne, ou aux chants islamiques. Je suis la première personne de mon entourage à essayer des choses nouvelles ; je cherche des nouvelles recettes venues d’ailleurs, j’écoute des films de Bollywood, je lis Deepak Chopra, j’écoute Bïa, Lhasa, et j’ai travaillé et côtoyé (et côtoie toujours) assez de gens nés ailleurs pour m’être fait une idée de ce qu’est, pour moi, un Québécois naturalisé.

Ce que je dis, ce que des dizaines de penseurs Québécois ont dit, c’est que nous sommes un peuple avec notre propre histoire, notre langue, notre spécificité. N’importe quelle culture ne peut que s’enrichir au contact d’une autre, tout le monde est d’accord là-dessus. La nuance se trouve au niveau de l’intensité, de l’amplitude des contacts que le Québec a avec les autres cultures récemment qui porte à réfléchir. Déjà, des municipalités ont changés leurs lois pour accommoder certains groupes ethniques. Les aéroports ne peuvent plus monter leur arbre de Noël, ce sera un « arbre des festivités », sinon n’importe quelle secte miteuse pourrait demander –exiger—d’avoir leur propre symbole d’une fête peu connue ici.

Ici, c’est le Québec. Nous avons 400 ans d’histoire à connaître, à promouvoir et à défendre. Trop de jeunes Québécois ne savent pas leur histoire et leur français à un niveau suffisant, il faut aussi enseigner ces matières –de base, disons-le—à chaque immigrant qui vient s’installer chez-nous. La tâche n’est pas mince. Je ne m’excuse pas d’être français et de vouloir le demeurer. Je ne m’excuse pas de défendre ma culture. Je ne m’excuse pas de vouloir entretenir mes propres meubles avant de payer pour ceux des autres. Je ne m’excuse pas d’exister.

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